Le moins que l’on puisse dire, c’est que personne n’y croyait. Personne n’en voulait même de ce film que les producteurs ont refusé en nombre de financer car il avait selon eux peu de chance d’intéresser le public. En effet, dans le raisonnement de ces décideurs, comme l’a dit l’acteur et réalisateur Artus, on ne montre pas sur grand « ces gens-là », les handicapés. Lui a osé, malgré tout. Le film est en passe de franchir la barre symbolique des 10 millions de spectateurs. Inespéré. Incroyable même et sans doute difficile à digérer pour les financeurs qui ont pour le coup eu le cœur plus creux que le nez. Du côté des associations, rien d’étonnant dans ce succès, comme l’explique la présidente mortuacienne de l’Adapéi du Doubs, Nicole Gauthier : « Evidemment je l’ai vu et j’y ai retrouvé des situations que je vis au quotidien depuis longtemps avec des personnes en situation de handicap. Il est évident que ce film va changer le regard des valides et tant mieux » explique-t-elle. Le handicap fait en effet peur : que dire, que faire face à une personne différente. Beaucoup n’osent pas échanger le moindre mot. « Je suis sûre que désormais ces mêmes personnes seront plus à l’aise et que des barrières vont tomber ce qui permettra aux uns et aux autres de se rencontrer, de se connaître et ainsi de mieux vivre ensemble ». Un optimisme conforté par toutes les autres scènes auxquelles elle a assisté lors de la promotion du film : « Voir Artus porter certains acteurs dans ses bras, les guider avec bienveillance et surtout toujours les mettre en valeur devant les médias, c’est émouvant et réconfortant. On voit à quel point une solide amitié est née entre eux et ça montre à tout le monde que, malgré les différences, c’est possible entre valides et handicapés ».
A Morteau comme ailleurs, les bienfaits du « P’tit truc en plus »
Avec toutes les difficultés largement évoquées par son réalisateur Artus, le film Un P’tit truc en plus a touché un large public. Mais ce succès sur grand écran sera-t-il vraiment utile dans la durée ?