Besançon. Des valises pour raconter la Seconde Guerre mondiale

A l’occasion du 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon organise du 27 mai au 31 décembre 2025, une exposition illustrant le quotidien d’un objet usuel devenu le trésor de l’histoire des Hommes.

257
Le musée de la Résistance et de la Déportation, face aux murs des fusillés de la Citadelle de Besançon, inaugurait son exposition temporaire consacrée aux "valises, histoires d'un objet dans la guerre" en même temps que l'hommage rendue à l'occasion de la Journée nationale de la Résistance ©YQ

« Faire sa valise ». Aurélie Cousin, directrice adjointe du musée et commissaire de cette exposition, propose un regard original sur un objet du quotidien qui illustre la guerre.


Durant la seconde guerre mondiale, les mouvements de population ont été considérables. Des dizaines de millions de personnes fuyaient sur les routes, la guerre, les combats, les persécutions pour tenter de se mettre à l’abri. La valise devient « une part du monde que l’on quitte ». Le choix des objets que l’on emporte retrace précieusement l’histoire et l’intimité de chacun.

La valise annonce l’heure d’un départ, temporaire ou définitif

Si cet objet du quotidien évoque le voyage et l’évasion temporaire pour le plaisir, il illustre d’autres réalités durant les conflits. L’exposition retrace l’exil des républicains espagnols, l’exode sur les routes d’Europe, le combat de la résistance, la déportation des juifs…

Des histoires étonnantes

Du 27 mai au 31 décembre 2025, le musée de la Résistance et de la Déportation présente une exposition originale sur le rôle de la valise pendant les périodes de guerre ©YQ

A partir des collections du musée et à de nombreux prêts de particuliers ou d’institutions, Aurélie Cousin a exploré l’histoire de la seconde guerre mondiale au travers d’histoires particulières.

« La valise-cache » qui dissimulait des activités interdites comme celles d’un républicain espagnol transportant des millions de pesetas pour financer la résistance à Franco.

« La valise-trace » qui évoque la déportation comme celle de Bernard Bouveret, le passeur qui a permis à des centaines de juifs, de résistants, de soldats alliés de passer en Suisse par la forêt du Risoux. Il transportera sa valise en déportation et ne la quittera plus.

« La valise-monde » qui retrace l’exil, comme celui d’un juif slovaque qui traversera l’Europe nazie jusqu’en Chine. Sa valise, exposée, marque les autocollants de tous les pays qu’il a traversés. Comme le souligne Aurélie Cousin « c’est une valise de survie pour cet exilé qui rentrera dans son pays en 1946 alors que toute sa famille a été assassinée ».

« La valise-outil ». Elle dissimule un poste de liaison radio pour les résistants, des faux papiers d’identité, voire des aliments vendus au marché noir (qui ne se souvient pas du film « la traversée de Paris » un film de 1956 avec Bourvil et Jean Gabin).

« La valise-mémoire » qui protège l’avenir d’un passé douloureux.

Jennifer Rousselle Directrice de Cabinet du préfet du Doubs, Anne Vignot Maire de Besançon et Ludovic Fagaut 1er vice-président du conseil départemental du Doubs ont assisté à la cérémonie rendant hommage aux résistants à la Citadelle de Besançon ©YQ

L’inauguration de l’exposition avait lieu le 27 mai, journée nationale de la Résistance. L’occasion pour Anne Vignot la Maire de Besançon de « faire le lien avec les mouvements de réfugiés d’aujourd’hui contraints de fuir sans même emporter le nécessaire pour fuir les conflits ».

Yves Quemeneur