
« Faire sa valise ». Aurélie Cousin, directrice adjointe du musée et commissaire de cette exposition, propose un regard original sur un objet du quotidien qui illustre la guerre.
Durant la seconde guerre mondiale, les mouvements de population ont été considérables. Des dizaines de millions de personnes fuyaient sur les routes, la guerre, les combats, les persécutions pour tenter de se mettre à l’abri. La valise devient « une part du monde que l’on quitte ». Le choix des objets que l’on emporte retrace précieusement l’histoire et l’intimité de chacun.
La valise annonce l’heure d’un départ, temporaire ou définitif
Si cet objet du quotidien évoque le voyage et l’évasion temporaire pour le plaisir, il illustre d’autres réalités durant les conflits. L’exposition retrace l’exil des républicains espagnols, l’exode sur les routes d’Europe, le combat de la résistance, la déportation des juifs…
Des histoires étonnantes

A partir des collections du musée et à de nombreux prêts de particuliers ou d’institutions, Aurélie Cousin a exploré l’histoire de la seconde guerre mondiale au travers d’histoires particulières.
« La valise-cache » qui dissimulait des activités interdites comme celles d’un républicain espagnol transportant des millions de pesetas pour financer la résistance à Franco.
« La valise-trace » qui évoque la déportation comme celle de Bernard Bouveret, le passeur qui a permis à des centaines de juifs, de résistants, de soldats alliés de passer en Suisse par la forêt du Risoux. Il transportera sa valise en déportation et ne la quittera plus.
« La valise-monde » qui retrace l’exil, comme celui d’un juif slovaque qui traversera l’Europe nazie jusqu’en Chine. Sa valise, exposée, marque les autocollants de tous les pays qu’il a traversés. Comme le souligne Aurélie Cousin « c’est une valise de survie pour cet exilé qui rentrera dans son pays en 1946 alors que toute sa famille a été assassinée ».
« La valise-outil ». Elle dissimule un poste de liaison radio pour les résistants, des faux papiers d’identité, voire des aliments vendus au marché noir (qui ne se souvient pas du film « la traversée de Paris » un film de 1956 avec Bourvil et Jean Gabin).
« La valise-mémoire » qui protège l’avenir d’un passé douloureux.

L’inauguration de l’exposition avait lieu le 27 mai, journée nationale de la Résistance. L’occasion pour Anne Vignot la Maire de Besançon de « faire le lien avec les mouvements de réfugiés d’aujourd’hui contraints de fuir sans même emporter le nécessaire pour fuir les conflits ».