Vincent Philippe

L’ancien pilote au palmarès impressionnant n’est plus sur les pistes mais reste dans le milieu de la moto, continuant à faire partager sa passion et son savoir-faire, dans ses deux magasins, à Besançon et Pontarlier.

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J’y mets le même dynamisme et la même envie de réussir que sur la piste avec l’envie de faire plaisir aux clients. Ça se traduit avec la mise en place de nombreuses opérations commerciales et animations. Et après Besançon, un deuxième magasin a ouvert il y a quelques jours à Pontarlier !

Quand avez-vous débuté la moto ?

J’ai grandi dans une famille de motards avec notamment un papa qui faisait de la compétition en courses de côtes. Donc forcément, en baignant dans ce milieu, il était naturel à un moment ou à un autre de monter à mon tour sur une moto… ça s’est fait sur une 50 cm3 avec laquelle je faisais des tours de maison. Je devais avoir 6 ou 7 ans. Très vite, dès que je suis arrivé au collège, je me suis mis en tête que cette passion pouvait devenir un métier et que je voulais devenir un champion.

À quel moment a commencé l’aventure ?

C’est encore une fois à mes parents que j’ai pu avancer. Mon papa a arrêté de faire des courses de son côté pour permettre de financer mes débuts avec dès l’âge de 14 ans une participation aux championnats de France. Comme il fallait beaucoup de moyens, étant issu d’une famille modeste, il a fallu du temps pour avancer et avoir une chance de réussir. Mais au fil des années, avec l’expérience acquise, les bonnes rencontres et les courses gagnées j’ai fini par être sélectionné en équipe de France Espoirs en 1998.

C’est le vrai départ de votre carrière internationale ?

Oui dans le sens où j’ai pu participer à des courses en Europe et dans le monde en me frottant à des professionnels et donc au haut niveau. Parmi les pilotes contre qui j’ai couru à l’époque on peut citer un certain Valentino Rossi… Ces années-là ont été très formatrices au niveau mental. Et très vite en 2003, je me tourne vers les courses d’endurance. Le début d’une longue carrière de 17 années dans cette discipline. Et au final 10 titres de champion du monde, neuf victoires au Bol d’Or et trois aux 24 heures du Mans.

Qu’est-ce qui vous a permis une telle réussite ?

Il a fallu du travail, de la persévérance et se donner les moyens. Croire en ses rêves c’est important mais rien ne remplace le travail. Au-delà du pilotage, j’ai notamment eu la chance d’être passionné de sport donc de pratiquer de nombreuses activités pour bien me préparer et pour durer. Mais comme j’ai toujours aimé le sport ça n’a jamais été un problème. D’ailleurs si je n’avais pas fait cette carrière j’aurais pu devenir professeur d’EPS. Et pourtant à l’heure de la reconversion, j’ai pris une autre voie.

Quand avez-vous commencé à penser à l’après carrière justement ?

Je ne m’y étais pas vraiment préparé pour que ça n’interfère pas sur mes résultats et que ça nuise à mes performances. Le choix de mettre un terme à ma carrière s’est imposé très vite fin 2019, trois mois à peine après ma dernière victoire au Bol d’Or. L’idée était de rester dans le milieu de la moto. Comme j’avais déjà obtenu un brevet d’état d’instructeur moto qui m’avait déjà permis de transmettre ma passion j’ai voulu aller plus loin dans l’idée de conseiller et de faire profiter de mon savoir-faire en ouvrant un commerce.

Parlez-nous de votre nouvelle activité ?

Elle a débuté en mai 2020 avec l’ouverture de Dafy Moto, zone de Chalezeule à Besançon. On y propose sur 1000 m² tout ce qu’il faut pour le confort et la sécurité du motard, des accessoires et du matériel ainsi que cinq marques de motos partenaires. J’y mets le même dynamisme et la même envie de réussir que sur la piste avec l’envie de faire plaisir aux clients. Ça se traduit avec la mise en place de nombreuses opérations commerciales et animations. Et après Besançon, un deuxième magasin a ouvert il y a quelques jours à Pontarlier !

Avec tout ça, vous avez encore le temps de rouler ?

C’est vrai que s’engager dans le commerce est très prenant d’autant plus que je suis vraiment présent en magasin comme toute l’équipe. Comme pour la course, c’est avec le travail qu’on fait la différence. Ces derniers mois, j’ai réussi à m’absenter pour une course de 24 heures à Barcelone… mais c’est vrai que si je peux à l’avenir, j’aimerais relever un nouveau défi, participer au Dakar en moto.