Chaque année dans notre pays, près de 500 personnes décèdent faute d’une greffe qui n’est pas arrivée à temps. Et pourtant, nous sommes tous des donneurs potentiels, par nature d’abord, mais aussi par la loi. « Si vous ne faites pas savoir que vous n’êtes pas donneur, ça veut dire que vous êtes d’accord pour l’être au moment de votre décès si les circonstances le permettent » rappelle Philippe Patton, président de France ADOT 25. « C’est le principe de consentement présumé édicté par la loi bioéthique en France. Mais bien entendu, vous pouvez aussi faire connaitre votre refus en vous inscrivant sur le Registre National des Refus ». Si une personne n’y est pas inscrite, les équipes médicales vont devoir interroger l’entourage, un moment pénible qui peut donc être atténué si les intentions sont connues.
« D’autant plus que le prélèvement est possible à tous les âges. Un enfant, comme un grand-père, peut sauver plusieurs personnes le jour de son décès ». C’est l’état physiologique de l’organe le jour du décès qui fait qu’il sera prélevé ou non. « Aujourd’hui en France on peut prélever des cœurs et des poumons jusqu’à 60 ou 70 ans, des reins jusqu’à 80 ans, des foies et des cornées jusqu’à … 90 ans et plus ! Chacun est donc donneur potentiel et peut aussi fièrement l’affirmer de son vivant ».
Il faut donc informer, encore et toujours. Par des campagnes de grande envergure certes mais aussi au plus près de la population, dans les villages, comme ici à Etalans. « L’idée est de rendre visible la vie qui continue, comme pour un arbre transplanté, chez une personne greffée. Il s’agit évidemment et également de rendre hommage à tous les donneurs, premiers essentiels de la chaine du don et de la greffe. Et en conséquence, d’appeler chaque citoyen à devenir donneur si les circonstances devaient se présenter ».