Produit du terroir franc-comtois à part entière, cette saucisse est située entre celles de Morteau et de Montbéliard, pas seulement géographiquement mais aussi au niveau du goût. « Elle est hachée plus finement que les autres saucisses de la région, elle est en effet composée de maigre de porc franc-comtois à 70%, d’assaisonnements naturels tenus secrets, salée non pas au salpêtre mais au sel de cuisine et fumée lentement pendant plusieurs jours, ce qui lui donne son arôme particulier » se plait à répéter depuis plus de 30 ans Jean Corneille, ancien boucher à l’origine de la résurrection de la Saint-Hipp. Elle était en effet déjà servie au buffet de la gare quand les trains passaient encore par la cité de caractère située au confluent du Doubs et du Dessoubre, au début du siècle dernier. Dans les années 80, l’association des artisans et commerçants cherchait une nouvelle animation, c’est là que ce fleuron du terroir local est ressorti des mémoires et que la foire est née en 1988. Depuis, comme de véritables druides, les bouchers de la commune ont toujours gardé le secret autour de leur précieuse charcuterie. Comme ses illustres voisines de Montbéliard et de Morteau, elle ravit gourmands et gourmets, sans pour autant disposer de la même reconnaissance officielle telle qu’un IGP (indication d’origine protégée). Mais en tout cas, le temps d’une journée au moins, elle bénéficie d’un véritable plébiscite populaire avec pas moins de 10000 adeptes que vont régaler Christian Guinchard et Jean-Pierre Ligier, les deux bouchers.
