André Regani, ancien adjoint de Jean Minjoz dans les années 70, est à l’origine de la piétonisation de la Grande Rue et du développement des transports en commun à Besançon. Confronté à l’opposition de ses propres amis du MRP mais aussi des habitants et des commerçants, il a su convaincre et rester ferme sur ses convictions « je veux rendre la ville aux piétons ».
« Il a transformé en profondeur le quotidien des bisontins »
Anne Vignot rappelle qu’au moment de l’inauguration de la rue piétonne le 1er septembre 1974, on ne parlait pas de décarbonation. L’adjoint à Jean Minjoz, amoureux de sa ville, voyait dans son projet une façon de réduire les embouteillages, les encombrements et le bruit de la circulation automobile.
Le parc automobile a été multiplié par 3 depuis 1974
Que serait-il advenu de cet axe essentiel de Besançon sans la suppression des voitures ? Il faut l’énergie et la vision de l’avenir d’André Regani pour convaincre Jean Minjoz et son conseil municipal d’engager 6 millions de francs de l’époque. Il avait réussi le pari de prendre en charge les transports, la voirie, les plans de transport et de circulation pour donner de la cohérence à son projet. Son plan de transport urbain va s’étendre à la périphérie avec la construction des « boulevards » censés équilibrer les déplacements et que d’aucuns vont estimer « la ghettoïsation » du centre-ville.
La RN 57 et la RN 83 traversaient la Boucle
Anciennes voies romaines, elles faisaient partie du paysage bisontin. Il a fallu un certain culot pour imaginer une Boucle sans voiture…ou presque ! Dans les colonnes de la Presse Bisontine en 2020, l’ancien adjoint âgé de 92 ans regrettait l’immobilisme de Robert Schwint « nous avions pris 30 ans d’avance et nous avons maintenant 30 ans de retard ». Il rendait hommage à Jean-Louis Fousseret initiateur du tram (qui fête les 10 ans de son inauguration). A l’occasion du 50ème anniversaire de la rue piétonne à Besançon, 6 panneaux répartis dans la Grande Rue, la rue des Granges, la place du 8 septembre et la place Pasteur, présentent 12 photos de l’état des rues du centre de Besançon en 1973.
« La ville est une matière vivante » a conclu la maire de Besançon. Il faut en entretenir ses artères…et ne pas attendre 30 ans pour les nettoyer. Dans l’opposition municipale, on parle d’une troisième ligne de tram…(le taxi-rail) existante qui desservirait les communes du Plateau, les quartiers de Besançon de Rivotte à Saint-Claude en passant par les Vaîtes et jusqu’à la gare des Auxons. On évoque également les navettes électriques pour les piétons de la Boucle. Les idées ne manquent pas, sauf la volonté politique et l’énergie des Hommes comme André Regani !