Pontarlier. Au cimetière, de graves irrégularités dans l’attribution des concessions funéraires

À Pontarlier, un agent de la ville aurait attribué plusieurs fois les mêmes concessions funéraires à des personnes différentes entre 2020 et 2022. Une soixantaine de plaintes ou réclamations ont été enregistrées. La fin de l’enquête est attendue dans les prochaines semaines. Les conclusions du parquet doivent mettre en lumière les défaillances et responsabilités de chacun dans cette affaire. En attendant, la Ville travaille actuellement sur la régularisation de cette situation auprès des familles concernées.

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Photo CT.

C’est un dossier dont la Ville de Pontarlier se serait bien passée. Pendant près de deux ans entre 2020 et 2022, un agent du pôle citoyenneté en charge du cimetière aurait octroyé illégalement les mêmes concessions funéraires plusieurs fois à des personnes différentes. Les premiers doutes sont venus des victimes qui, face aux explications et au comportement de l’agent, ont décidé de porter plainte avant d’alerter la municipalité. Au total, une soixantaine de plaintes et/ou de réclamations en mairie ont été enregistrées. « Vos informations ne sont pas inexactes mais l’enquête est toujours en cours, nous ne dirons rien de plus pour le moment », commente une source de la gendarmerie de Pontarlier.

Même discours du côté des élus de la Ville de Pontarlier, souhaitant rester « prudents ». « Nous sommes soumis à un devoir de réserve, je commenterai le moment venu. Cela fait plusieurs mois que nos services ont détecté ce problème, une enquête de la gendarmerie est en cours, mais il y a aussi une enquête administrative au sein de nos services », glisse le maire, Patrick Genre. L’agent soupçonné ne fait plus partie des équipes de la collectivité aujourd’hui. Il doit être entendu dans la semaine par la gendarmerie.

 Le degré de responsabilité des services de la Ville est encore à définir

Une question reste à élucider : pour obtenir une concession funéraire dans l’un des deux cimetières de Pontarlier, il faut un document signé par la mairie. Cet agent a-t-il commis un délit de faux et usage de faux ou y a-t-il eu un dysfonctionnement plus large au sein des services de la Ville ? « À la seconde où nous avons eu vent de ce dysfonctionnement, nous avons fait un signalement au procureur de la République sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale », explique le conseiller municipal délégué en charge du cimetière, Romuald Vivot. « On parle d’un cimetière avec 4000 concessions funéraires. Je peux signer jusqu’à 30 à 50 documents par jour. Je suis investi et présent tous les jours mais je ne peux pas aller au cimetière et revérifier le travail effectué par nos services, qui sont des professionnels », se défend l’élu assumant « pleinement ses responsabilités ». « J’accueille aujourd’hui des familles victimes de cette situation, ce n’est pas simple. Nous avons enclenché des procédures pour régler les situations problématiques, en attendant la fin de l’enquête ».

M.S