Les sécheresses de l’été 2018 ont marqué les esprits. Une première étude portée depuis la confluence du Drugeon jusqu’au défilé d’Entre-Roches a été lancée, soit 24 km. L’Epage HDHL constate une qualité biologique faible due à enfoncement du lit et un manque de matériaux. L’eau passe directement sur la roche et s’infiltre dans le sol en raison du réseau karstique. Alors l’établissement public a décidé de mener des travaux sur le Doubs, mais sur un tronçon test de 3,5 km entre les communes de Doubs et d’Arçon. « C’est un cours d’eau très conséquent dont le débit varie d’une période à l’autre. Si ça marche bien, on ira plus loin », détaille Philippe Alpy, président de l’Epage HDHL.
11 000 m³ de matériaux
Concrètement, l’objectif est de resserrer le lit du Doubs pour obtenir un filet plus lointain et de recréer un matelas alluvial pour diminuer les pertes. « Les failles ne sont pas bétonnées », rappelle Olivier Billot, vice-président de l’Epage. Depuis mi-avril, les équipes sont à l’œuvre et une visite de chantier a été organisée ce 19 juin. Les travaux sont terminés en amont du Pont des Oyes, sur le chemin du train, et se poursuivent en aval. Du bois mort ainsi que des amas de blocs ont été mis en place. Des banquettes minérales ont été placées en amont, végétales en aval. « Entre le pont des Oyes et Arçon, 60% des pertes sont constatées. Au total, 11 000 m³ de matériaux ont été amenés, représentant 1200 camions. Ça n’est pas 100% étanche. On parle d’allongement en eau du lit du Doubs », détaille Jean-Noël Resch, chargé de mission Eau, milieux aquatiques à l’EPAGE HDHL. Une économie circulaire se met alors en place. Un chantier immobilier a lieu juste à côté du lycée Xavier Marmier dont « les matériaux devaient aller à la déchetterie. Une analyse granulométrie et physico-chimique a été faite, qui s’est révélée favorable », poursuit Jean-Noël Resch.
Des travaux qui vont de pair avec le barrage de Oye-et-Pallet
Les travaux se poursuivront ces prochaines semaines jusqu’à novembre. Le coût total du projet est estimé à 1,2 million d’euros, financé à 80% par l’Agence de l’Eau. Il faudra attendre quelques années pour connaître les résultats. Si ces derniers sont positifs, ce travail pourra être continué jusqu’au niveau de Ville-du-Pont. Un autre chantier sera engagé l’an prochain avec la réhabilitation du barrage d’Oye-et-Pallet. « Il faut le garder en tête. Si on travaille la volumétrie de l’eau stockée du barrage, il faut travailler sur le Doubs en aval », analyse Philippe Alpy. Une hausse de 25 cm du barrage doit augmenter la capacité de stockage du lac d’un million de m³. Deux chantiers qui vont de pair pour permettre d’avoir de l’eau le plus loin possible.