Invité de la semaine. Jean-Louis Perrin, co-créateur de la fresque végétale à Longeville pour le Tour de France

Acteur majeur du cyclisme dans le Doubs depuis plus de 50 ans, Jean-Louis Perrin s’est découvert une passion pour la réalisation de fresques végétales géantes depuis plusieurs années. Après des réalisations remarquées sur le Tour de France masculin en 2019 puis le Tour de France féminin l’an passé, une nouvelle est en préparation à Longeville pour la 20e étape entre Nantua et Pontarlier.

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Jean-Louis Perrin, co-créateur de la fresque végétale à Longeville pour le Tour de France
Jean-Louis Perrin, co-créateur de la fresque végétale réalisée à Longeville, à l’occasion du Tour de France 2025. Photo MS

Comment est née cette passion pour les fresques géantes végétales ?

En 2019, j’ai eu l’occasion de prendre part à l’étape entre Belfort et Chalon-sur-Saône. Je souhaitais donner un coup de main à l’Association Nationale du Cheval de trait comtois (ANCTC) qui cherchait une animation pour fêter son centenaire. L’idée d’une fresque est venue avec l’artiste jurassien Pierre Duc. Finalement, je me suis pris au jeu et j’ai très vite été passionné. Ce n’est pas moi l’artiste, je coordonne les bénévoles qui aident à la conception. Parmi mes amis, Laurent Bôle est un graphiste local qui sait également réaliser ce genre de fresque. Nous nous sommes associés pour réaliser un nouveau dessin à l’occasion du Tour de France Femmes l’an passé, qui a bien fonctionné. Les organisateurs de l’étape entre Nantua et Pontarlier nous ont recontactés pour une nouvelle fresque cette année et nous sommes très fiers de participer à cette aventure !


Comment se déroule la création d’une œuvre réalisée sur un hectare ?

Nous choisissons avec Laurent un endroit et proposons des esquisses. Le Département et la FDSEA donnent aussi leur avis, car cette création entre dans le cadre du concours « Les Agriculteurs aiment le Tour », porté par A.S.O et la FNSEA. Plusieurs fresques des différents départements sont en lice pour remporter le titre chaque année. Pour celle de Longeville comme l’an passé, Laurent Bôle dessine d’abord sur une feuille ce qu’il imagine avant de voir comment nous pouvons rendre ça concret dans un champ assez large et propice pour que l’hélicoptère puisse correctement filmer.

Le Doubs a déjà remporté deux fois le prix spécial Raymond Poulidor avec vos deux précédentes fresques sans jamais décrocher la victoire…

En réalité, on cherche surtout à apporter notre contribution à un énorme événement. Le concours n’est pas une priorité mais chaque prix est une satisfaction supplémentaire. Ce prix spécial Raymond Poulidor, c’est un lot de consolation, alors pourquoi ne pas penser à la victoire cette fois !

Qu’avez-vous choisi pour cette fresque à Longeville ?

C’est d’abord le maire de la commune, Pierre-André Vouillot, qui nous a contactés. Nous sommes rapidement tombés d’accord sur le fait de mettre Gustave Courbet en avant. Sa renommée est internationale, l’étape passe au cœur du Pays de Courbet et ça change un peu de l’agriculture et du terroir local. Il n’est pour autant pas oublié avec la présence d’une montbéliarde et d’un cheval. La fresque sera agrémentée de quelques phrases et du logo du Département. La particularité de cette fresque réside dans la posture de Courbet : il salue directement la caméra et les téléspectateurs !

Sur un hectare de parcelle agricole, la fresque végétale met en avant le célèbre peintre du Doubs Gustave Courbet

Un signe distinctif suffisant pour vous à remporter le concours ?

Cela en fait partie mais quand on parle d’agriculture, j’ai du mal à imaginer que l’on puisse dessiner quelque chose en utilisant du plastique ou des produits qui peuvent abimer la terre. Notre fresque est 100% végétale. Il n’y a pas d’emballages colorés ou de peinture chimique comme on peut le voir ailleurs par exemple. Chez nous, tout est fait au sol à l’aide de matériaux qui n’impactent pas l’environnement. Les vaches peuvent retourner dans le champ de la fresque dès le lendemain.

Propos recueillis par M.S