Nous sommes nombreux à garder sur un coin d’étagère un vieux fossile témoin de
temps immémoriaux et devenu un nid à ch’nis des temps modernes. Mais dans nos
mots et expressions se glissent aussi bien des archaïsmes.
Beaucoup n’ont plus, comme l’ammonite vieille de 150 millions d’années et qui
pullulait dans la mer chaude qui recouvrait jadis le Jura, qu’une utilité décorative.
Tout autre usage surprendrait. Et les mots se doivent de rester cois pour continuer
leurs voyages dans nos discours.
À hue et à dia… Faire fi… Haro sur le baudet… Sapristi… Fichtre… Mal en point…
Tête-bêche… Faire la nique… Pêle-mêle… Potron-minet et jusqu’à l’éculé et culotté
Peigne-cul voilà bien des clichés goûteux dont nous aurions du mal à tracer l’arbre
généalogique. Voilà le hic !
Mais pourtant il nous faut bien garder la magie de ces mots et expressions qui n’ont
pas démérités et qui nous rendent service depuis des siècles.
Bien sûr que crier « Haro sur la baudet » en mars 2024 devient de plus en plus
difficile. Crier Haro sur votre belle-mère ou sur la dame d’accueil à la Sécu serait bien
désuet et disproportionné. Mais l’expression date du XIIème siècle, gardons-là
encore un peu…
J’entends bien le parler d’aujourd’hui sur nos écrans publicitaires : « l’anticerne haute
couvrance » et le « mascara volume glamour » qui suit de près « le vagin plein de vie
dont il faut prendre soin » peut-être avec « la perfection au masculin ».
Vous me la bailler belle gens de pub, mais -saperlipopette !- je préfère le pied de nez
et la margoulette à toutes ces carabistouilles dont on nous abreuve aujourd’hui.
Par le Docteur Gérard Bouvier