Académie de Besançon : un nouveau partenariat avec le Mémorial de la Shoah

Les questions d’histoire, de mémoire et d’éducation citoyenne sont au cœur des valeurs républicaines que doit transmettre l’Education Nationale. En signant un nouveau partenariat avec le Mémorial de la Shoah, Nathalie Albert-Moretti la Rectrice de l’académie de Besançon entend donner des moyens adaptés à l’enseignement de l’histoire de la Shoah et des génocides contemporains.

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Jacques Fredj, Directeur du Mémorial de la Shoah et Nathalie Albert-Moretti, Rectrice de l'Académie de Besançon, ont signé une convention de partenariat pour pour poursuivre dans les établissements scolaires l'enseignement de la Shoah et des génocides contemporains. ©YQ
« L’engagement constant et inébranlable de l’enseignement de la Shoah »

En 2011, Luc Chatel alors Ministre de l’Education Nationale, avait rappelé cet engagement d’inscrire l’enseignement de la Shoah et des génocides contemporains dans les programmes scolaires. La convention signée ce 7 janvier 2023 entre le Mémorial de la Shoah et l’Académie de Besançon poursuit cet engagement.

Le Mémorial de la Shoah, 80 ans d’histoire

Il trouve son origine en 1943, à Grenoble pendant la guerre. Il s’agissait de créer dans la clandestinité un fonds d’archives visant à rassembler les preuves de la persécution des Juifs. Il deviendra dans les années 50 « Le Mémorial du martyr juif inconnu » faisant référence à l’impossibilité d’offrir des sépultures aux personnes déportées, gazées et brûlées.

Depuis, le Mémorial de la Shoah a compilé plus de 50 millions de documents et des milliers d’heures de témoignages.

Offrir des outils pédagogiques aux enseignants

« La démocratie n’est pas ancrée pour toujours » a souligné Jacques Fredj le directeur du Mémorial. Depuis Merah et plus récemment Charlie et l’assassinat de Samuel Paty, les enseignants ont besoin d’argumentaires solides. Le Mémorial organise ainsi des actions de formation initiale et continue pour les enseignants de l’académie de Besançon, participe à la conception et la mise en place de projets pédagogiques en direction des enseignants et des chefs d’établissement. Il contribue également à l’organisation de voyages d’études sur les lieux de mémoire de la Shoah.

Le Mémorial de la Shoah a également une mission plus étendue sur le travail de mémoire de tous les génocides contemporains (Arménie, Rwanda…)

L’Histoire est la colonne vertébrale

L’enseignement des génocides, et notamment celui de la Shoah, s’est fait longtemps à l’aide de témoignages des survivants ou des proches des victimes. Pour Jacques Fredj, il s’agit dorénavant de travailler sur les documentations, plus susceptibles d’être contestés. « L’enseignement de l’histoire doit s’appuyer sur la science et la connaissance », a souligné Nathalie Albert-Moretti. C’est tout le sens de cette convention qui engage le Mémorial de la Shoah et l’Académie de Besançon sur une première période de trois ans. Elle s’inscrit dans un calendrier 2023 qui verra la réouverture du musée de la résistance et de la déportation après deux années de travaux.

Les actes antisémites ou racistes, les propos tendant à contester la véracité des faits historiques, doivent être combattus fermement. Les enseignants et tout le personnel éducatif doivent être accompagnés dans cette démarche sans crainte d’être désavoués. C’est aussi cela le sens de la convention signée entre le rectorat et le Mémorial de la Shoah.

Yves Quemeneur