Benoît Poher, chanteur du groupe Kyo : « une génération découvre l’énergie que le rock procure en live »

De retour sur le devant de la scène pour fêter les 20 ans de leur album à succès « Le Chemin » et les 10 ans de « L’Équilibre », Kyo s’arrête à Montfaucon le 31 août pour se produire au festival Ebulli’son. L’occasion d’échanger avec le chanteur du trio, Benoît Poher.

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©Laura Gilli

Vous tournez partout en France depuis plus d’un an et le public vous attend à chaque fois en masse. Que doit-on attendre de cette tournée ?

Il y a comme deux parties dans notre show. On joue quasiment l’intégralité des chansons de l’album Le Chemin, celles que le public connaît par coeur. La deuxième partie de show reprend les morceaux des autres albums qui plaisent aussi. Un concert, en tout cas ceux que l’on fait maintenant, c’est surtout du plaisir pour et avec les fans. On a mis tous nos morceaux préférés !

Comment vivez-vous cet engouement autour de votre retour ?

C’est quelque chose de très fort, on sait beaucoup plus qu’avant ce que ça vaut. À l’époque, nous étions jeunes, on trouvait ça presque normal alors que pas du tout ! On a cette immense chance de continuer à être pertinent pour le public et d’avoir une fanbase très solide. Avec le temps on s’est rendu compte que c’était hyper rare. Il y a des gamins, des ados, des jeunes adultes et des personnes plus âgées à nos concerts, c’est très émouvant.

Ce renouvellement de générations, vous l’expliquez comment ?

Il y a vingt ans, on a surtout touché les adolescents qui sont les adultes d’aujourd’hui et font écouter nos musiques à leur(s) enfant(s). Je peux comprendre qu’un adolescent apprécie Dernière DanseLe Chemin, ce que je trouve plus fou, c’est le cinquantenaire qui accroche maintenant à nos morceaux…

…mais vous faites du rock quand, aujourd’hui, les jeunes préfèrent la techno ou le rap ?

Le rock revient petit à petit, on entend plus de sons à la guitare ou du rock dans la musique urbaine. Ce côté hybride aide et je crois qu’une génération découvre aussi l’énergie que procure un concert de rock en live, contrairement aux autres styles et ça plaît.

Vous êtes plus serein en tant qu’artiste aujourd’hui ?

Je me sens 1000 fois mieux. Quand tu vis ces émotions en étant jeune, tu es paumé. Maintenant, on apprécie plus facilement tout ce qu’il se passe. Quand ça a explosé, c’était un rêve de gosse, un peu plus difficile à gérer.

C’est une tournée d’adieux ou un anniversaire et on se donne rendez-vous dans dix ans ?

Quand on nous a suggéré de faire une réédition de cet album, l’idée était de rechercher des inédits pour les fans, construire bel objet et une date unique pour célébrer cet anniversaire. J’étais prêt à passer à la suite mais l’ampleur de ce retour était totalement inattendue, ça a bousculé nos plans. Maintenant, on ne va pas faire de réédition à chaque album.

Vous avez aussi collaboré sur des morceaux avec de jeunes artistes, pourquoi cette association ?

C’était super intéressant de partager des morceaux avec des chanteurs qui en sont fans. Cœur de Pirate chante habituellement Dernière Danse pendant ses concerts, ça redonne un coup de neuf aussi. Avec ces collaborations, la réédition a beaucoup plus de sens.

Qu’en est-il de votre futur album ?

Je suis un peu à la bourre au niveau de l’écriture (rires). On entre en studio en septembre pour les premiers morceaux, avec un premier single dans la foulée. Ce serait chouette de présenter ce nouvel album lors de notre ultime concert de la tournée des 20 ans, le 7 juin 2025 à l’Accord Arena. J’ai lancé ce défi en interview et c’est devenu un objectif au final !

Propos recueillis par M.S