Besançon : ambiance tendue au conseil municipal

Moins il y a de rapports à voter, plus les débats sont longs ! Vitupérations, outrages, invectives…voire injures, tout est bon pour remplacer les trop longs propos liminaires que la Maire a décidé de supprimer.

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Ambiance électrique au Conseil municipal de Besançon ©YQ
Préliminaires ou propos liminaires

En politique, les propos liminaires sont la mise en bouche des débats de fond. Ce 25 mai 2023, Laurent Croizier (Ensemble Bisontins), en contestant le PV du précédent conseil municipal, a regretté l’absence de ces propos liminaires, en particulier en ne rendant pas un hommage appuyé aux trois policiers morts à Villeneuve d’Ascq, ni à l’infirmière poignardée à mort à Reims.

Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) envisage de porter le fer au Tribunal Administratif « En refusant d’échanger, vous avez peur de quoi Madame le Maire ? » lance-t-il à la première édile.

Le zoo de la Citadelle en invité surprise

Le sujet n’était pas à l’ordre du jour, ce qui n’a pas empêché l’opposition  de tenter de faire patauger Anne Vignot dans l’explication d’une condamnation de la Mairie qui a fait la une du Canard Enchaîné. La convention judiciaire signée entre le Procureur de la République et la Mairie de Besançon, a mis un terme à une longue instruction de l’Office Français de la Biodiversité mettant en avant de nombreux dysfonctionnements dans l’administration du zoo. La Maire a tenté difficilement d’expliquer que cette condamnation était la conséquence de réglementations qui avaient évolué depuis des décennies. « Le coelacanthe, ce montre marin de plus de 350 millions d’années, a été offert à Jean Minjoz à une époque où n’existait pas l’office de la biodiversité… »

L’extrémisme n’a pas sa place dans le débat public

Alors que Laurent Croizier, évoque une manifestation de rue de quelques individus encagoulés « Nous devons combattre tous les extrémistes, quels qu’ils soient », Benoît Cypriani (EELV) lui a rétorqué « Tous les extrêmes ne sont pas au même niveau ».

Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) a tenu tête à la maire de Besançon ©YQ

Ludovic Fagaut a profité de ce moment pour s’insurger contre un congrès à Besançon des « Jeunes écologistes » où des ateliers de formation évoquent « violences policières, les premiers soins » ou « violences policières, simulation d’une garde à vue » ! Dans un communiqué publié le 26 mai, les élus du groupe Renaissance, Modem et Horizons « dénoncent fermement l’emploi de l’expression « violences policières » et l’idéologie sous-jacente qui visent à déligitimer et salir l’ensemble de la police nationale qui est une institution de notre République ».

Végétalisation de la place de la révolution

Le point n°12 (après plus de 3 heures d’invectives en tous genres) traitait de l’aménagement paysager d’une place trop minérale. Unanimité du conseil municipal sur un projet qui devrait trouver son aboutissement à l’été 2024 (début des travaux en fin de cette année, plantations au printemps 2024 et inauguration avant l’été 2024). La place de 9000 m² sera plantée de 47 arbres et agrémentée de 1700 m² de surfaces perméables : une place qui deviendra moins froide en hiver et moins chaude en été. « En votant favorablement pour ces travaux, nous ne vous donnons pas un blanc-seing Madame le Maire » a précisé Ludovic Fagaut. « Nous serons attentifs aux aménagements en mobilier urbain, à conserver la visibilité pour les commerçants et veiller au travail d’entretien par les agents de la Ville ».

35 rapports à voter. Depuis la poursuite de la déconstruction d’une partie des immeubles de Planoise jusqu’à l’octroi de subventions à la Pive, les sujets de vitupération ne manquaient pas entre majorité et opposition. On comprend mieux le désamour des citoyens avec le monde politique !

Yves Quemeneur