Un centre essentiel, érigé en un temps record, capable de former les étudiants de la fac dentaire tout en accueillant les patients refusés par les cabinets libéraux. Au moment d’inaugurer le nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires (CESD) ce mardi 14 janvier, les satisfactions d’un tel site sont nombreuses. Depuis l’annonce du gouvernement Castex en 2021 quant à la création de huit facultés dentaires dans les régions non dotées, l’un des piliers du projet bisontin reste le professeur Edouard Euvrard, devenu directeur. « Nous écrivons une page de l’histoire du CHU et de Besançon. Cet établissement participe désormais aux moyens déployés pour résorber une situation inacceptable », commente l’intéressé. Ouverte dès septembre 2022, la filière dentaire compte aujourd’hui 22 étudiants en 4e année, celle « du grand saut ». « Il y a auparavant 3 années pré-clinique, où les élèves forment leurs mains et leur esprit sans toucher de patients. À terme, il y aura des promotions d’une quarantaine d’étudiants en 4e, 5e et 6e année et des internes en odontologie. Au total, ils seront plus d’une centaine en formation dans la structure ».
18 millions d’€, dont 3 pour le matériel médical
Autant de futurs professionnels pour accueillir les patients sans dentiste à l’heure actuelle. En 2026, le CESD comptera 40 cabinets. Il n’aura fallu qu’une année de travaux aux constructeurs pour livrer un site opérationnel tout en poursuivant les finalisations. Le montant total du projet s’élève à 18 millions d’euros, matériel médical compris. Un lieu d’apprentissage et d’exercice répartis sur deux étages et 3600 m2. Plus de 60 ans après l’essai avorté des premières formations dentaires à Besançon, l’UFR « remonte la pente », souligne le professeur Thierry Moulin, directeur de l’UFR Santé. « On s’est battu depuis 2017 et il a fallu rester ferme pour que ça avance. Ce projet est essentiel pour la formation mais également pour les patients les plus fragiles ».
L’inauguration officielle est aussi l’occasion de distribuer quelques messages plus politiques, en pleine période de budget et de restrictions financières souhaitées par le gouvernement. « Nous avons priorisé nos investissements pour maintenir ce projet », rappelle le directeur général du CHU Thierry Gamond-Rius, s’adressant directement aux nombreux élus et acteurs locaux présents. « Nous solliciterons d’autres budgets et subventions pour maintenir notre développement ». Avec en ligne de mire, le futur pôle de psychiatrie déplacé aux Hauts-de-Chazal avec un bâtiment annoncé pour 2026, à proximité de la Maison des familles.