Besançon, un conseil communautaire purement administratif

Lundi 5 septembre, le Conseil communautaire de Grand Besançon Métropole avait à se prononcer sur deux dossiers…déjà validés mais soumis à un énième vote formel.

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« Je vote pour l’aménagement de la RN 57 » (Anne Vignot)

Les opposants au projet structurant le territoire bisontin tiraient leurs dernières cartouches après l’avis favorable de la commission d’enquête à la fois sur le projet lui-même et sur la modification du PLU bisontin qui en découlait.

Tout en respectant les oppositions des conseillers écologistes EELV et des élus de Génération.s, la vice-présidente en charge du projet de territoire, Catherine Barthelet et Jean-Paul Michaud le président du SCOT (Schéma de Cohérence Territorial) ont rappelé que le projet avait fait l’objet de nombreuses réunions publiques, d’avis d’experts et de plusieurs débats animés au sein du conseil communautaire. « Le temps n’est plus à un énième débat. Les avis et remarques ont été pris en compte. Il est temps de démontrer à l’Etat notre union pour que la réalisation se fasse maintenant dans les meilleurs délais » a précisé la Maire de Pelousey. De son côté, Marcel Felt le Maire de Miserey-Salines justifie l’investissement en prenant l’exemple de l’entrée nord de l’agglomération bisontine dont les travaux ont permis aux automobilistes de gagner des milliers d’heures de bouchon. « En réduisant les embouteillages, nous avons aussi réduit la pollution » a ajouté Marcel Felt, confirmant les conclusions de la DREAL.

Anthony Poulin (EELV) a, comme à son habitude, évoqué la fin du monde et mis en garde contre une décision détruisant la planète. Quant à Marie Etevenard (EELV) vice-présidente en charge de la politique de la Ville, son propos était quelque peu « excessif » : « Construire cette autoroute urbaine va détruire le lien social à Planoise. La mort du jeune Abdel Malik rue de Fribourg est la conséquence de l’isolement de ce quartier populaire de Planoise… »

De son côté, on notera l’attitude très démocratique et équilibrée d’Anne Vignot, la Présidente-Maire de Besançon. « Dans ce dossier, je m’étais engagée à porter la voix majoritaire du Bureau de l’agglomération. Je m’y tiens en votant pour cet aménagement que je soutiendrai auprès de l’Etat pour en accélérer la réalisation ».

Sans surprise, le Conseil communautaire a validé « définitivement » le projet d’aménagement des 3,2 kms reliant Micropolis et Beure par 89 voix pour, 21 contre et 2 abstentions. « Il n’y a pas photo » a conclu Anne Vignot.

Le permis de construire de la BUBA signé fin septembre

La Grande Bibliothèque, dite « BUBA » pour Bibliothèque Universitaire et Bibliothèque d’Agglomération a pour ambition d’offrir à ses usagers (étudiants, chercheurs, professeurs et grand  public) un haut niveau de services. Elle offrira plus de 1 500 places assises pour consulter un fonds documentaire de 660 000 documents.

Au cœur du futur quartier Saint-Jacques, elle constituera un pôle majeur d’études et de recherches et de mise en valeur du patrimoine écrit.

La modification du projet initial a tenu compte de nouveaux impératifs en matière d’isolation thermique et d’amélioration des conditions de chauffage et de climatisation. Ces modifications ont altéré à la marge le budget initial. Michel Jassey, vice-président en charge de la culture, a souligné que le surcoût de 4 millions d’euros était lié à l’augmentation du coût des matériaux. Le budget global s’élève désormais à 75 millions d’euros qui sont financés (Etat, Feder, Région, Département, Université et Grand Besançon Métropole).

Dans l’après-midi, le conseil d’administration de l’Université de Franche-Comté avait validé l’investissement. Le conseil communautaire devait se prononcer pour un dépôt de permis de construire avant le 30 septembre, condition impérative pour bénéficier des enveloppes budgétaires du plan de relance gouvernemental. Les conseillers communautaires ont voté à l’unanimité la construction de la Grande Bibliothèque (BUBA), la première pierre de la Cité des Sciences et du Savoir, dont Jean-Louis Fousseret fut un fervent défenseur. Il reste maintenant à trouver les solutions juridiques et financières pour la cession de l’ensemble du site par le Centre Hospitalier Universitaire.

C’était la rentrée politique à Besançon, avancée pour des raisons administratives. Après deux années de querelles souvent stériles, l’assemblée communautaire a retrouvé un semblant de sérénité…Si ça pouvait durer !

Yves Quemeneur