La sécurité au cœur des débats
Pas de round d’observation, Ludovic Fagaut a égrené tous les griefs qu’il reproche à la municipalité. La Fan Zone des JO mal placée à la Malcombe, l’interdiction de diffuser les matchs de l’Euro sur les terrasses des cafés ou l’absence de plaintes de la Mairie sur les affichages sauvages pendant les élections, tout était prétexte pour mettre en difficulté Anne Vignot.
« La sécurité n’est pas votre priorité » a poursuivi Laurent Croizier (Modem), surpris par le propos de Benoît Cypriani, l’adjoint à la tranquillité publique qui ne craignait pas d’annoncer « Besançon est une des villes les plus sûres de France ».
L’opposition irritée
Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) reproche le manque d’actions sur le quartier de Battant, gangréné par le trafic de stupéfiants « comme dans toute la ville », les incivilités, l’alcoolisme sur la voie publique et le peu de soutien aux commerçants du quartier sans oublier le manque de caméras de vidéosurveillance.
Quelque peu énervée, Anne Vignot réfute point par point. La lutte contre la consommation de stupéfiants est un travail quotidien « S’il n’y avait pas de consommateurs, il n’y aurait pas de trafic, pas de violence et une ville apaisée ». Elle souhaite poursuivre son action de prévention contre la consommation de stupéfiants comme la lutte contre l’alcoolisme de voie publique « Je vais prendre des mesures pour limiter l’ouverture des épiceries de nuit et surtout leur interdire de vendre de l’alcool après 22h »… !
De son côté Hasni Alem (groupe communiste), adjoint en charge du QPV de Battant, souhaite multiplier les « médiateurs de rue ». Alors que Benoît Cypriani réaffirme « Besançon a suffisamment de caméras de vidéosurveillance », Nicolas Bodin (PS) et membre de la majorité municipale, admet « il en faudrait plus ».
L’incendie couvait depuis 17h, un courrier met le feu aux poudres
Le rapport 47 traitait du « rapport social unique » de la Ville. Sans attendre, Ludovic Fagaut brandit un courrier adressé par Fabienne Brauchli, Adjointe aux espaces verts, à des riverains de la rue Trepillot. Dans celui-ci, elle évoque l’information de la part de certains riverains « que deux équipes de jardiniers de la Ville…utiliseraient des matériels de la Ville à des fins personnelles ou de pratiques s’apparentant à du vol ». Fabienne Brauchli, tout en précisant qu’il s’agissait de courriers anonymes, demande aux habitants du 6 rue Trépillot « Aussi, si vous êtes, ou avez été, témoins de telles situations, n’hésitez pas à m’en informer ».
Pour Ludovic Fagaut et Laurent Croizier, c’est un appel à la délation « rappelant les heures sombres de notre histoire » et la mise en cause, en l’absence d’une enquête interne, de tous les agents des espaces verts de la Ville.
Les deux élus d’opposition ont alors demandé formellement à la Maire de faire des excuses publiques à tous les agents de la Ville et admettre que ce courrier était inacceptable.
Après une suspension de séance où la Maire a refusé de faire des excuses au nom de son adjointe, ce sont tous les conseillers d’opposition qui ont quitté le conseil municipal alors qu’il restait 26 rapports à discuter et voter.
Le plus cocasse est la chute
Dès la sortie de l’opposition, Nicolas Bodin est intervenu en considérant « ce courrier totalement inapproprié et inacceptable et que des excuses aux agents de la Ville auraient été justifiés ».
Il faudra attendre un communiqué laconique du 20 septembre à 9h39 dans lequel « la Maire et les élus de la majorité, réaffirmons notre considération pour les agents de nos collectivités », précisant par ailleurs « que cette initiative (le courrier en question NdlR) n’aurait jamais dû exister« .
Le mal était fait !
Cela ne présage pas d’un fonctionnement apaisé du conseil municipal dans les prochains mois, avec l’approche des prochaines échéances électorales et la situation politique nationale.
Comme Anne Vignot et Ludovic Fagaut ne peuvent pas divorcer, il serait souhaitable que « leur vieux couple » se chamaille un peu moins, qu’ils se parlent et surtout s’écoutent…pour le seul bien des habitants de Besançon.
Yves Quemeneur