Depuis ce printemps, les campings du département sont dans les starting-blocks pour accueillir les touristes. La saison estivale est lancée depuis avril, permettant de profiter des prix bas durant les vacances de Pâques et les ponts du mois de mai. Dernièrement, les protestations contre l’installation des campings CapFun dans la région, ont fait polémique. « Un camping, c’est une structure qui permet d’accueillir des clients en tente, caravanes, camping-car, et chalet. La réglementation autorise les campings à avoir 100 % de location ou moins selon leur choix. », rappelle Étienne Pascal, président de la fédération régional des établissements d’hôtellerie de plein air. Les établissements CapFun ont fait le choix de supprimer les emplacements dits de passage (tente et camping-car) pour les remplacer par des chalets et des mobil home. Dans notre région, cela peut se comprendre avec une météo très changeante. Ce qui explique la montée en puissance des locations notamment pour amortir les investissements conséquents.
À la suite de cette polémique, des statistiques ont été faites par le syndicat national des campings, sur les 8 000 campings en France, on compte 50 % de locatif et 50 % d’emplacements réservés aux tentes ou aux camping-cars. Le fait que certains établissements proposent uniquement du locatif, rend service aux petits établissements notamment pour les campings municipaux qui retrouvent une seconde jeunesse. Le camping du lac Saint-Point par exemple est complet pour toute la saison et voit son activité augmenter depuis l’arrivée des CapFun.
Le manque de saisonniers, une problématique post-covid !
La fatigue se fait déjà sentir de la part des propriétaires et des salariés permanents. Ce début de saison au mois d’avril a engendré des besoins humains plus tôt que prévu. Les campings du Doubs ont réussi à recruter leurs saisonniers pour le mois de juillet, mais il reste de nombreux postes vacants pour le mois d’août. L’observation est générale, les salariés post-covid ont de nouvelles exigences qui mettent en difficulté les établissements touristiques. Une majorité de saisonniers souhaitent être logés sur place avec des congés supplémentaires, des primes et prise en charge des repas. Tout cela impacte le chiffre d’affaires des campings qui mettent à disposition des locations pour leurs salariés et ne peuvent pas les louer aux touristes. Les employeurs cherchent des solutions, mais ont du mal à répondre à ce nouveau cahier des charges. La fédération régionale a déjà développé un partenariat avec une école de tourisme à Six-Fours-les-plages dans le sud qui fournit des apprentis d’hôtellerie de plein air. Une action nationale « mon job camping » en partenariat avec pôle emploi vise à pallier au problème de recrutement. La réflexion collective se rapproche d’une automatisation de certains services afin de ne pas se retrouver en manque de personnel.
Des nouveaux modules pour former aux métiers du tourisme
En association avec la Région, l’association Créativ’ a récemment lancé son projet DEFI (Destination Formation innovante). Pendant 2 ans et demi, 25 organismes engagés dans l’écosystème régional de formation ont accepté de travailler ensemble pour imaginer et tester de nouvelles méthodes de transmission des compétences pour travailler dans le tourisme ou la restauration. Des secteurs où la tension ne cesse de s’accroître. Dans le Doubs, cinq établissements ont pris part à cette initiative : le CFA Montbéliard, le GRETA Doubs, Cuisine mode d’emploi, le lycée Nelson Mandela à Audincourt et la MFR de Pontarlier. « De cette étude il en ressort que les acteurs du territoire ont de personnes bilingues (anglais de préférence), avec une capacité d’improvisation et de sociabilité forte, ce qui demande une culture générale et une curiosité accrue pour s’adapter à la clientèle. Il y a aussi une nécessité logique de connaître le patrimoine local. », glisse Océane Charret-Godard, Présidente de Creativ’.
En se basant sur ces besoins, l’association a donc créé de nouveaux modules de formation utilisables par différents lieux d’apprentissages, à base d’outils expérientiels et de pédagogie active comme le théâtre forum, les serious games ou le e-learning, afin d’en adapter les ressorts aux différents publics servis par les acteurs de la formation à l’accueil et au tourisme.
L.N et M.S
