Édito : De Nabilla à Léna

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En quelques années, Nabilla, petite arnaqueuse franco-suisse du début des années 2010, est devenue aux yeux de « ses influencés », une femme d’affaires hors normes, symbole de la réussite après avoir travaillé dur tant d’années. « L’icône » de l’influence a été condamnée en 2021, à 20 000 € d’amende pour pratiques commerciales trompeuses sur les réseaux sociaux. La réalité ressurgirait-elle ? L’influenceuse devient « arnaqueuse » et ses fans, des « arnaqués ». Le rappeur Booba – loin d’être un exemple pour autant – en a même fait son cheval de bataille depuis quelques mois, avec en ligne de mire Magalie Berdah, autre petite escroc devenue la vitrine de l’influence française. Un combat légitime à tel point que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, interrogé sur le sujet lundi 13 mars 2023, a expliqué qu’il mettrait fin à ses « dérives ».

Le mot est fort et signifie beaucoup de choses. C’est aussi un point de bascule entre les influenceurs « d’avant » et les jeunes stars d’aujourd’hui. N’essayez pas de comparer Léna Situations et Nabilla auprès des fans (qui sont pourtant souvent les mêmes), vous risqueriez de prendre une vague de commentaires salés.

La vitrine change, le fonds de commerce reste le même : la youtubeuse de 25 ans n’a pas de passé sulfureux, ni un corps retouché. Léna Situations est diplômée, a monté une association pour aider les étudiants, prône un mode de vie joyeux et simple… Tout en rapportant un max à ses employeurs. La vidéaste a fait gagner plus de 3 millions d’€ en 2021 à la maison Dior, avec qui elle est en contrat.

De Nabilla à Léna, les centaines d’influenceurs nés depuis plus d’une décennie se rejoignent sur une chose : ils entretiennent auprès de leur communauté, l’espoir d’une vie que même les plus beaux rêves ne peuvent dessiner. Certain-es sont désormais prêt-es à tout pour l’obtenir.