Groupe Michel Ohayon : le danger d’un château de cartes

Les Galeries Lafayette de Besançon comme les 24 autres magasins franchisés appartenant à l'homme d'affaire bordelais Michel Ohayon, sont dans l’œil du cyclone d'un groupe en grande difficulté. Après la liquidation de Camaïeu, le redressement judiciaire de GoSport et Gap France, trois autres holdings du magnat de l'immobilier suivent le même chemin. Les salariés des Galeries Lafayette ont manifesté leur inquiétude et colère ce mardi 14 février.

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Les Galeries Lafayette de Besançon poursuit son activité après la validation du plan de continuation - photo d'archives ©YQ

Le 14 février 2023, les salariés des 25 grands magasins sous franchise Galeries Lafayette avaient symboliquement débrayé pour attirer l’attention des pouvoirs publics et des consommateurs sur la pérennité de ces magasins, souvent locomotives des centres villes.

90 salariés directement concernés à Besançon

A Besançon, HPB (acronyme d’Hermione People and Brands, la filiale “retail” du groupe) 75 salariés et une quinzaine de salariés de boutiques corners des Galeries Lafayette s’inquiètent de leur avenir. Catherine Baverel, la déléguée CFDT du magasin de Besançon et Frédéric Hacquard, Secrétaire général CFDT au sein du groupe Galeries Lafayette, s’étonnent que HPB ne réponde pas à l’injonction du syndicat qui a demandé un audit sur les comptes de l’entreprise.

Château de cartes ou dominos

Hermione Poeple & Brands emploie plus de 4 500 personnes sur 554 points de vente en France. Cette branche « retail » de FIB (Financière Immobilière Bordelaise) a racheté depuis 2018 plusieurs enseignes : outre les 25 Galeries Lafayette en régions, Camaïeu, Go Sport, Gap France, La Grande Récré et même le Café Legal.

Après la liquidation judiciaire de Camaïeu, Go Sport et Gap France ont été placées en redressement judiciaire, comme trois autres holdings du groupe gérant des activités hôtelières. Annuités d’emprunts non honorées, fournisseurs non payés…la liste est longue de ceux qui pleurent à la barre du tribunal de commerce de Bordeaux.

Un patron « sulfureux »

Michel Ohayon que certains identifient aux personnages de « la Vérité si je mens » détient la holding de tête (FIB). Celle-ci, selon les derniers chiffres connus de 2020, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 2 millions d’euros pour 31 millions de pertes. Le bilan fait apparaître des fonds propres négatifs de 40 millions et un endettement de 471 millions dont 200 millions dus à Bank of China, à l’origine de la mise en redressement de trois sociétés du groupe.