Les habitants du Haut-Doubs invités à se prononcer sur le projet de la RN57

L'enquête publique autour du projet de la RN57 a débuté ce 28 février, pour une durée d'un mois. Il y a quelques jours, l'autorité environnementale rendait quant à elle son compte rendu sur le projet. Elle estime qu'il manque de précisions sur l'impact écologique.

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Le maire de la Cluse-et-Mijoux, Yves Louvrier

L’idée validée par tous les acteurs du projet d’aménagement de la RN57 reste le plan A : un aménagement sur place de la RN57, avec mise à 2 voies dans le sens Sud-Nord, du carrefour des Rosiers au carrefour giratoire André-Malraux. Cet élargissement utiliserait pour partie l’emprise de la voie médiane existante. Ajoutez à cela des modifications dans le carrefour Saint-Claude et le carrefour de la Place de la Gare.  Un projet dont le gain de temps est estimé à environ 14,5 minutes sur le parcours entre La Gauffre et le giratoire Louis-Pergaud.

L’autorité environnementale veut des analyses plus poussées

En amont de cette enquête publique longtemps attendue, l’Autorité Environnementale (AE) a publié son analyse à propos de cet aménagement. L’entité indépendante créée en 2009 estime que le projet n’est pas assez bien ficelé, notamment sur l’impact écologique et environnementale. « Le projet présenté n’analyse pas suffisamment les modes actifs ou moins polluants. […] L’AE recommande au maître d’ouvrage de mieux évaluer le bilan des gaz à effet de serre du projet. Elle recommande de renforcer les bénéfices du projet en faveur des modes actifs et moins polluants en assurant une bonne coordination entre maîtres d’ouvrage permettant d’améliorer la lisibilité et la sécurité », explique notamment l’organisme.

Autre point important : la sauvegarde du lynx boréal, présent sur le secteur et impacté par les travaux selon l’AE, qui souhaite conserver et aménager un corridor biologique pour permettre aux animaux de joindre les massifs du Larmont, de Granges-Narboz et de la roche Sarrasine. Des analyses qui agacent le maire de la Cluse-et-Mijoux, Yves Louvrier, en charge du projet à la CCGP. « La situation à l’entrée de Pontarlier est dramatique. Écologiquement, quand des milliers de voitures stagnent dans des bouchons de plusieurs kilomètres, ça détruit l’environnement et il faut qu’il se fasse quelque chose. C’est un dossier qui a presque 40 ans, tout le monde veut que ça change. L’analyse de l’AE est en partie fausse car elle estime que le lynx boréal et les animaux passent au niveau du pont des Rosiers, or, nous qui sommes sur le terrain savons que ce n’est pas à cet endroit que les animaux traversent, mais plus sur le tronçon 70 (Ndlr : dans le village de la Cluse-Et-Mijoux). Si on remet encore en cause le projet, il ne se fera pas. »

Un tunnel pour les animaux sous la route ? 

« On avait à l’époque de la concertation publique émis l’idée d’un tunnel sous la route. Techniquement, c’est très difficile à réaliser, plus cher et ça pousserait les animaux à passer  dans un chemin sombre de 40 mètres de long… » poursuit Yves Louvrier, qui espère que ce mois d’enquête publique apportera un poids supplémentaire au projet. « En tant qu’élu politique on doit aussi écouter la volonté du public. Si ce projet n’aboutit pas rapidement, il deviendra un frein économique à notre secteur. »

Comment donner son avis auprès de l’enquête publique

Le dossier d’enquête publique est consultable sur le site internet de la préfecture du Doubs et également consultable dans les mairies de Pontarlier et de La Cluse et Mijoux. Aussi, des registres sont ouverts au public dans les mairies de Pontarlier et de la Cluse-et-Mijoux pour noter des observations et/ou avis.
Il est possible d’adresser un courrier à la mairie de Pontarlier (56 rue de la République – B.P. 259 – 25300 Pontarlier) à l’attention de M. Gabriel Laithier, le commissaire enquêteur ; ou un mail à l’adresse suivante : pref-observations-enquetes-publiques@doubs.gouv.fr (objet à rappeler obligatoirement : RN 57 Pontarlier).

Au plus tard dans les 12 mois suivant la clôture de l’enquête publique, l’utilité publique du projet pourra être prononcée par un arrêté préfectoral. À la suite de la publication de cet arrêté, un dossier des engagements de l’État sera mis à la disposition du public. Il récapitulera l’ensemble des engagements pris par l’État à la suite des observations recueillies lors de l’enquête publique et du rapport de la commission d’enquête.

Les dates provisoires :

Début 2022 : Enquête publique du 28 février au 31 mars. Dans le même temps, la CCGP poursuit l’étude et l’achat de terrains nécessaires pour les travaux de la RN57, tout au long de cette année. 

Fin 2022 – début 2023 : Appel d’offres aux entreprises pour attribuer les marchés dans le courant de l’année 2023. 

Fin 2023 ou printemps 2024 : Début des travaux. Si l’avancée des opérations précédentes pourraient amener le chantier à débuter à la fin de l’année 2023, attaquer le projet en hiver pose question et pourrait repousser le premier coup de pioche au printemps 2024.

Durée des travaux : environ un an et demi à deux ans, période durant laquelle la circulation sera maintenue, mais perturbée. 

Martin SAUSSARD