Haut-Doubs : que se passe-t-il au Château de Joux ?

La CCGP a été condamnée à verser 48 000 € à un ancien guide du Château de Joux. Si ce dernier dénonçait un harcèlement moral, le tribunal administratif n’a pas retenu « que » l’état de faiblesse psychologique de l’agent, lié à son travail. Cette décision met toutefois en lumière une tension palpable dans les rangs du Château de Joux.

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Circulez, il n’y a rien à voir. C’est à peu de choses près ce que répond officiellement Patrick Genre, président de la CCGP, lorsqu’on évoque avec lui les tensions entre certains employés du Château de Joux et du musée municipal avec leur directrice, Laurène Mansuy. « Ce ne sont que des supputations (évoquant l’article de la Presse Pontissalienne du mois d’octobre 2024, ndlr). Je regrette ce que des agents ou élus peuvent vous dire, ils ont un devoir de réserve quand il s’agit du fonctionnement de la collectivité. Je vais bien refaire passer le message à tout le monde. Il n’y a pas de commentaire à faire. »

Plusieurs voix pourtant au sein des équipes municipales et intercommunales n’hésitent plus à évoquer les difficultés rencontrées sur ce sujet. « J’ai découvert qu’on n’était pas le seul service touché », glisse l’une d’elles. « Ça couve depuis un moment et maintenant, d’autres guides réfléchissent à une procédure similaire », annonce une autre. La procédure en question est celle menée par Gilles Hérard. En juillet 2024 l’ancien guide passionné du Château de Joux (de 2006 à 2020), fait condamner la Communauté de communes de Pontarlier. La collectivité doit lui verser 48 000 € pour l’indemniser d’une maladie en partie liée, selon les magistrats, à son travail. Un syndrome anxio-dépressif entraînant un taux d’incapacité partielle permanente de 30%. Le plaignant, aujourd’hui en retraite, demandait également un peu plus de 151 000 € « en réparation du préjudice qu’il estime avoir subi en raison d’agissements constitutifs de harcèlement moral commis à son encontre. » Toujours selon le tribunal administratif, les documents présentés pour appuyer cette seconde demande et les récits décrits par Gilles Hérard « ne sont pas de nature à présumer l’existence d’un harcèlement moral », même s’ils « peuvent révéler une ambiance de tension au sein du service ».

La CCGP n’a pas fait appel et, hasard du calendrier ou non, c’est également au mois de juillet qu’une réunion a été organisée avec les membres des services concernés, pour tenter d’apaiser la colère grandissante des agents face à leur direction. Un travail de médiation est toujours en cours. « Il y a eu des problèmes pendant les Nuits de Joux cet été, le turn-over des guides laisse aussi perplexe… », confie un acteur local proche du dossier. « Le fonctionnement du Château de Joux et du musée de Pontarlier, c’est un problème qui va même au-delà des relations entre personnes. Il s’agit des moyens et de l’ambition qu’on veut leur donner. »