La récompense d’un engagement de service à la hauteur des attentes des habitants
Même si l’absence d’autres offres diminuait le suspens, les services de Grand Besançon et de Keolis Mobilités ont engagé le fer pendant une période de négociation portant à la fois sur la qualité de service et les conditions financières du contrat, dont le périmètre est étendu à de nouvelles missions ainsi que des nouveautés.
1,7 millions de voyageurs en plus à l’horizon 2031
Le réseau Ginko a accueilli 21 millions de voyageurs en 2023, soit le niveau de fréquentation de 2019 (avant Covid).
40 000 véhicules ont utilisé les parkings relais en 2023, soit une augmentation de 15% par rapport à 2022.
Les 19 rames de tram sur les deux lignes ont réalisé 1 100 000 km ; 115 bus sur les 16 lignes urbaines ont réalisé 4 300 000 km en 2023 avec une vitesse commerciale moyenne de plus de 18 km/h.
De son côté, le réseau GINKO Vélos opère une flotte de 850 VAE qui a cumulé 566 000km, soit une moyenne de 650 km/vélo/an.
Keolis Mobilités dispose de 475 salariés en ETP dont 350 conducteurs.
Un contrat étendu
*L’ensemble des services de transport à la demande sur les 67 communes périurbaines est désormais opéré par Keolis Mobilités et intégré à la délégation de service public.
*Vélocité devient GINKO Vélocité. Le service disposera au printemps 2025 de 200 vélos dont la moitié à assistance électrique. Le périmètre Vélocité comportera 85 points d’attache supplémentaires pour 20 des 30 stations de l’agglomération.
*5 nouvelles rames de tram seront progressivement mises en service à compter de l’automne 2025 pour augmenter la fréquence de 12 à 10’, voire de 6 à 5’ sur le tronc commun Micaud / Hauts-du-Chazal. D’ici la fin 2026, 3 rames supplémentaires seront mises en service ainsi qu’un terminus de plus sur Grette/Brulard.
*Renfort aux heures de pointe sur les lignes Lianes, en particulier la 3 qui dessert la Bouloie et Temis.
*La ligne Osselle-Plage est désormais confiée à Keolis Mobilités sur la saison estivale avec des cadencements améliorés.
Délégation de service public ou Régie
Les conseillers communautaires ont chacun argumenté sur les avantages et inconvénients des deux systèmes d’exploitation.
« Je regrette le manque de candidats et surtout le fait que nous n’ayons pas pu débattre sur le choix d’une solution en régie, plutôt que de remonter des dividendes aux actionnaires de Keolis » Olivier Gimaître (A Gauche Citoyens) est sur la même ligne que Christophe Lime (Parti communiste) « Nous avons tous les agents compétents pour réussir une régie ».
Pascal Routhier, le Maire de Saint Vit a rappelé que « les entreprises privées sont la richesse d’un territoire. Elles paient des impôts, des cotisations, des taxes qui font vivre la collectivité ».
Gabriel Baulieu, 1er vice-président de GBM et maire de Serre-les-sapins ajoute « nous avons un réseau de transport en commun de grande qualité », « un réseau qui marche bien, à l’heure, partout et de qualité » confirme Nicolas Bodin.
Le sujet de la suppression des bus thermiques à l’intérieur de la Boucle, remplacés par des navettes électriques à arrêts aléatoires a été soulevé par les élus de Besançon Maintenant. « Une solution adaptée à la topographie de Besançon ».
Au terme d’une longue discussion, le conseil communautaire a voté pour la nouvelle concession d’exploitation du transport urbain de voyageurs à Keolis Mobilités du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2031, moins 12 votes contre et 4 abstentions.
Un coût économique pour les entreprises bisontines
Plus de 900 établissements (publics et privés) du territoire de Grand Besançon s’acquittent du Versement Mobilité. Cela représente un budget global de 38 millions d’euros par an. En plus de cette « redevance », les entreprises sont nombreuses à payer aux salariés 50% des abonnements Ginko. Ce remboursement partiel du transport en commun n’est pas intégré à la base de calcul de l’impôt sur le revenu… !
L’avenir du transport en commun dans l’agglomération de Besançon sera au cœur des prochaines campagnes municipales. Les communes périphériques veulent aussi des cadencements mieux adaptés à leur population, une façon de réduire la congestion routière. Tout cela a un coût pris en charge essentiellement par les entreprises !
Yves Quemeneur