Alors que Mehdi Kessaci, le frère d’un militant marseillais anti-narcotrafic a été tué en plein jour à Marseille le 13 novembre dernier et à la veille d’un hommage rendu à cette famille endeuillée, Laurent Perraut souhaite inciter la population à signaler tout acte concret de trafic de drogue au travers d’un site internet : www.masecurite.fr
Le site du ministère de l’Intérieur comporte des onglets de signalements de faits délictueux et notamment l’accès à un Chatbot, simple d’utilisation, totalement sécurisé et anonyme, accessible 24h/24 et 7j/7.
« Toutes les informations sont précieuses et traitées »
« La sécurité est l’affaire de tous. Nous demandons à la population d’avoir un réflexe citoyen lorsqu’ils sont témoins de faits délictueux ». Le site www.masecurite.fr fonctionne déjà et couvre tous les champs des actes répréhensibles (trafic de stupéfiants, violences intrafamiliales, violences sexistes et sexuelles…).
De l’autre côté de l’écran, ce n’est pas une Intelligence Artificielle qui reçoit les signalements. Ce sont des agents de la Police nationale, spécialement formés à recevoir les signalements et les sélectionner « sur des faits rapportés et dénoncés présentant un intérêt pour les Forces de l’Ordre » précise Laurent Perraut.
C’est la cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROS) qui reçoit des faits tangibles (lieux, horaires, véhicules, comportements, vêtements…) permettant, soit d’agir immédiatement en flagrance par les agents de voie publique, soit de collecter des informations dans le cadre d’enquêtes plus longues.
Laurent Perraut l’a confirmé « le CROS a la faculté de traiter beaucoup plus d’appels. Le site www.masecurite.fr est encore trop peu connu du grand public ». 186 signalements ont été réalisés en 2025 sur la zone police du Doubs.
Deux exemples récents de l’intérêt de la plateforme
En juillet, dans le centre-ville de Besançon, la police a été informée d’un trafic et de livraisons de stupéfiants par trottinette. Après un temps de surveillance, les agents ont procédé à l’interpellation d’un acheteur et du vendeur, et saisi 550€ en espèces, de la cocaïne, du cannabis et des cachets d’ecstasy.
Début octobre, dans le secteur de Saint Ferjeux, faisant suite à un signalement dans une copropriété, les agents de la BAC ont interpellé des individus et saisi 1kg de cannabis.
« Lutter contre le trafic de stupéfiants, c’est avant tout de ne pas en consommer »
Laurent Perraut a rappelé cette évidence. Tant qu’il y aura des consommateurs, il y aura des trafiquants pour en profiter. L’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en février 2025, avait culpabilisé les consommateurs : « Prendre un joint, c’est avoir du sang sur les mains ». En cas de danger imminent pour la vie des personnes, seul l’appel au 17 permet une intervention immédiate des Forces de l’Ordre.
