Sécurité routière : bilan et enjeux pour la période 2023-2027

Le 29 novembre, tout ce qui compte d’experts du département en sécurité routière, étaient réunis à la Préfecture du Doubs autour de Saadia Tamelikecht, la Directrice de Cabinet du Préfet du Doubs.

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Les signataires du DGO 2023-2027 : François Prelot, Avocat général près la Cour d'Appel, Florence Rogeboz, Vice-présidente du Conseil départemental du Doubs en charge des routes, Lionel James, Colonel commandant le groupement de gendarmerie du Doubs, Saadia Tamelikecht, Directrice de Cabinet du Préfet du Doubs, David Gagliardi, Directeur Adjoint de la Police Nationale du Doubs, Anne Vignot, Maire de Besançon, Jean-Claude Grenier, Président de la Communauté de communes Loue Lison et Patrice Durand, Inspecteur d'Académie Dasen du Doubs ©YQ

Des élus locaux dont Florence Rogeboz pour le Conseil départemental du Doubs, Anne Vignot et Benoît Cypriani pour Besançon et Jean-Claude Grenier pour la Communauté de communes Loue Lison, y côtoyaient les fonctionnaires de la Direction Départementale des Territoires, Patrice Durand, l’Inspecteur d’académie du Doubs, le Colonel James, patron du groupement de gendarmerie du Doubs et David Gagliardi, le numéro 2 de la police nationale du Doubs.

La lutte contre l’insécurité routière demeure un enjeu prioritaire pour le territoire. Le Document Général d’Orientation (DGO) pour la période 2023-2027 souhaite y répondre avec une approche répressive, préventive et éducative.

152 morts dans le département entre 2017 et 2021

Pendant cette même période, on a recensé 1745 blessés dont 808 ont nécessité une hospitalisation.

La vitesse et l’alcool restent les premières causes des accidents mortels dans le Doubs. Elles concernent respectivement 41% et 18% des accidents mortels.

Vitesse excessive ou inadaptée : Patrice Durand (DASEN) a soulevé une question pertinente à l’attention des forces de l’ordre « Qu’entendez-vous par vitesse inadaptée ? » Pour la gendarmerie, il s’agit bien d’un excès de vitesse au regard des conditions climatiques ou de l’état de la route ayant entraîné un accident sans que la vitesse ait dépassé les limites autorisées (R 413-17 du Code de la Route).

57% des tués sur la route sont des automobilistes

Pour autant, les autres usagers de la route ne sont pas épargnés. 21% sont des motards et déjà 16% des piétons et des cyclistes.

Toutes les tranches d’âges sont concernées : 54,6% des tués ont entre 25 et 64 ans, près de 24% ont plus de 65 ans et 15% sont âgés de 18 à 24 ans.

Jean-Claude Grenier, le Président de la Communauté de communes Loue Lison, tout en notant les causes multifactorielles des accidents de la route, a pointé du doigt la responsabilité de l’Etat « Avec la baisse constante de la DETR (Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux), les communes et EPCI disposent de moins de moyens pour l’entretien des routes » l’un des facteurs importants de l’accidentalité. L’absence de moyens concerne également le département et les métropoles.

Quatre thèmes pour enrayer la mortalité routière dans les prochaines années
Les conduites à risques

La lutte contre l’alcool au volant, la vitesse, les stupéfiants, le non-respect des priorités et les distracteurs sont les principaux enjeux. L’Etat va largement communiquer sur les effets indésirables de certains médicaments et sensibiliser sur les alternatives du téléphone au volant. Les participants optent également pour une harmonisation à 90 km/h des vitesses autorisées sur les axes structurants du département et poursuivre les actions de prévention (notamment vers les jeunes) sur les risques de l’alcool et des stupéfiants (29% des morts).

Les deux-roues motorisés

Avec 21% de tués sur la route, les utilisateurs de motos et de scooters sont particulièrement vulnérables. Une sensibilisation accrue va être développée au travers des outils numériques et des réseaux sociaux. La gendarmerie va également poursuivre ses actions de formation à destination des motards sur les axes fortement empruntés par les motards (vallée de la Loue par exemple). Le Colonel James le confirme « les motards sont très sensibles à nos actions pédagogiques. Ils ont beaucoup de respect pour les motards de la gendarmerie nationale ». Ce n’est pas toujours le cas des autres usagers de la route !

La « mobilité douce »

Chacun est, parfois dans la même journée, automobiliste, piéton et cycliste. L’opération « Vis ma vie » sensibilise à se mettre dans la peau de l’autre usager pour mieux cohabiter. Le respect du Code de la Route par les utilisateurs de vélos, vélos électriques et trottinettes va être renforcé. Benoît Cypriani, Adjoint à la Maire de Besançon en charge de la sécurité et la tranquillité publique a précisé « vouloir sanctionner l’usage « intempestif » des vélos dans les rues piétonnes de Besançon ». L’Etat entend également agir sur la nécessité des équipements de sécurité et de visibilité.

Les déplacements routiers professionnels

Les statistiques démontrent que la mortalité routière est constatée majoritairement dans un rayon de 5 km autour du domicile ou du travail. La communication va porter vers les branches professionnelles sur les risques routiers dans le cadre du travail et sur la particularité dans le Doubs, du déplacement des frontaliers.

Ces quatre enjeux sur les risques routiers sont désormais inscrits dans le Document Général d’Orientation 2023-2027 signé le 29 novembre par tous les partenaires de la sécurité routière.

Yves Quemeneur