Grand Besançon. Christophe Lime : « pour réussir la transition énergétique, il faut l’assentiment des habitants »

Le vice-président de GBM en charge de l’eau et de l’assainissement a son franc-parler. Il est l’une des personnalités politiques à Besançon qui fait l’unanimité…ou presque ! Il a fait le 10 juin un point éclairant sur l’avenir des énergies renouvelables sur le territoire de Grand Besançon.

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Christophe Lime devant les deux méthaniseurs de Port-Douvot ©YQ

nL’élu communiste de Besançon, quelque peu irrité quand on le taxe d’idéologue, est finalement plus pragmatique qu’il n’y paraît. En matière d’eau et d’assainissement, il a prouvé une belle qualité d’écoute auprès des maires des communes de l’agglomération et une volonté d’agir, plus que de parler.

Les énergies renouvelables, une stratégie industrielle de long terme

Cette expertise que la plupart lui reconnaisse en matière d’eau, il voudrait l’appliquer sur les énergies renouvelables. Impatient parfois devant l’absence de décisions claires de l’exécutif de GBM (dont il est un membre important), ses préconisations s’apparentent plutôt à la vision industrielle gaulliste des années 60, faite de souveraineté et de grands chantiers stratégiques.

L’unité de traitement des eaux de Port-Douvot : un exemple à suivre

La station de Port-Douvot est une unité en énergie positive. Elle produit plus d’énergie qu’elle en consomme grâce à deux méthaniseurs de nouvelle génération inaugurés en 2021 et un bâtiment au toit couvert de panneaux photovoltaïques.

Christophe Lime en vante la réussite tant en matière d’investissement que de fonctionnement. Les deux méthaniseurs ont représenté un coût global de 10 millions d’euros dont 1,3 M€ de subventions et d’aides directes. GBM a signé un contrat de 15 ans avec GRDF qui injecte du biogaz issu de la méthanisation dans le réseau de gaz de ville. Ce contrat permet à GBM d’engranger 1,4 M€ de recettes par an. Le retour sur investissement est ainsi assuré selon Christophe Lime. « Nous dégageons un bénéfice de 600 K€ par an. Dans un contexte de fiscalité contrainte, c’est utile pour les finances de la collectivité ».

Port-Douvot, c’est aussi une toiture en panneaux photovoltaïques financé à hauteur de 300 K€ par des subventions européennes. L’équipement est en autoconsommation « le retour sur investissement est assuré en une année » souligne Christophe Lime.

Méthanisation, photovoltaïque, éolien une stratégie de long terme assumée
La toiture de l’unité de stockage des boues de Port-Douvot est couvert de panneaux photovoltaïques ©YQ

Christophe Lime l’assure « Pour réussir la transition énergétique vers les énergies renouvelables, il faut avoir l’assentiment des habitants et notamment des riverains. Pour tous les projets, je vais à la rencontre de la population et des maires pour les écouter avant de décider, les convaincre aussi. […] La collectivité doit définir la stratégie à long terme et en piloter son application, ce sont des décisions politiques qui engagent au-delà des échéances électorales. Il appartient ensuite d’en confier l’exécution à des partenaires privés dans le cadre de SEM (Sociétés d’Economie Mixte) ou de SPL (Sociétés Publiques Locales) ».

On l’a compris, Christophe Lime est un homme d’action. Il peut parfois être excédé à juste titre des atermoiements d’une partie de l’exécutif de GBM et du retard pris dans les investissements et la réindustrialisation du territoire.

Yves Quemeneur