Nous sommes mardi 21 mai 2024, il est 23h15. Les premiers tirs de fusils mitrailleurs surprennent voyageurs et personnel de la SNCF. Il apparaît que des terroristes, dont le nombre n’est pas alors connu, ont pris en otages les voyageurs d’une rame TER en partance pour Besançon-Viotte. Une partie des assaillants investit la gare, tirant dans tous les sens, dans le but de tuer et de provoquer la panique.
Les services de sécurité de la gare informent les autorités et la gendarmerie. Une première équipe de gendarmes des brigades de proximité interviennent rapidement pour isoler tout le périmètre de la gare et tenter d’évaluer le nombre d’assaillants et les victimes potentielles. Assez rapidement, un assaillant est neutralisé , mais on recense de nombreux blessés et des personnes décédées. Plusieurs gendarmes sont atteints par les tirs des assaillants. Une petite équipe de policiers entraînés au maintien de l’ordre sont appelés pour renforcer le dispositif de sécurité aux abords et autour de la gare TGV.
Aucun voyageur ou accompagnateur ne peut plus entrer dans le périmètre de la gare. Sous l’autorité du Colonel Lionel James et en coordination avec le Préfet, une équipe du GIGN basée à Dijon, est appelée en urgence pour renforcer les équipes déjà sur place. Les gendarmes spécialisés, particulièrement entraînés dans la gestion des situations d’exception, arrivent à la gare TGV des Auxons vers 00h15. Ils investissent très rapidement les lieux, neutralisant les 4 terroristes et faisant une évaluation rapide des blessés.
Après s’être assuré qu’il n’y avait pas de possibles complices parmi les victimes, le GIGN sécurise les lieux pour permettre une première intervention des secours.
Plus d’une centaine de pompiers du Doubs, sous l’autorité du Contrôleur général Stéphane Beaudoux, patron des sapeurs-pompiers du Doubs, sont alors mobilisés avec de nombreux véhicules pour apporter les premiers secours et évacuer au plus vite les blessés. Ils sont épaulés par les équipes de bénévoles de la Croix-Rouge et de la protection civile.
420 professionnels impliqués dans l’opération
Le but de cet exercice de très grande ampleur était de coordonner tous les intervenants (gendarmes, GIGN, pompiers, SAMU, sécurité SNCF, police nationale…) dans le cadre du dispositif NOVI (pour NOmbreuses VIctimes). Chaque groupe d’intervenants était suivi par des observateurs attentifs à repérer les éventuelles erreurs et améliorations à apporter dans ce type d’intervention.
Nathalie Vallex, Secrétaire générale de la Préfecture du Doubs et Jérôme Bordy, Chef de service interministériel de la protection civile coordonnaient l’exercice, en présence d’Etienne Manteaux, le Procureur de la République.
Une centaine de figurants
Les « fausses » victimes sont toutes des étudiants de l’IFPS (Institut de Formation des Professionnels de Santé). Ils sont porteurs d’un plastron identifiant leur nom, leurs blessures, voire pour certains leur décès au cours de l’opération.
Pour être au plus près de la réalité, ils ont été maquillés pour identifier leurs blessures. Dans l’enceinte de la gare, c’est une bande son qui reproduit les tirs d’armes automatiques et les cris des victimes.
Si le risque zéro n’existe pas en particulier en matière de terrorisme, cet exercice grandeur nature a démontré l’extrême professionnalisme de tous les agents et fonctionnaires chargés de la sécurité des citoyens et de l’expertise des sapeurs-pompiers dans le secours aux victimes. Il a enfin démontré que les Forces de l’Ordre sont des femmes et des hommes prêts à sacrifier leur vie pour sauver celle de tous les citoyens. Dans ces périodes troublées, il n’est pas inutile de le rappeler.
