Besançon. Municipales 2026 : La France insoumise veut « faire mieux pour Besançon »

Après avoir désigné Séverine Véziès comme tête de liste, les insoumis bisontins ont officiellement lancé leur campagne ce 21 novembre à Besançon, en dévoilant plusieurs points d’un grand « programme de rupture ».

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élène Magnin-Feysot, militante et attachée territoriale, Martin Mellion, co-chef de file, Séverine Véziès, tête de liste, Étienne Bertoneche, directeur de l'EREA Simone Veil et Magalie Suter citoyenne et ex-économiste de construction
(De g. à d.) Hélène Magnin-Feysot, militante et attachée territoriale, Martin Mellion, co-chef de file, Séverine Véziès, tête de liste, Étienne Bertoneche, directeur de l'EREA Simone Veil et Magalie Suter citoyenne et ex-économiste de construction.

Parmi les candidatures déjà en lice pour les élections municipales de mars prochain, les Insoumis font partie de ceux qui ont le plus avancé sur leur programme, malgré les remous locaux des dernières semaines. Celui-ci est construit autour « d’une déclinaison d’éléments nationaux », précise Séverine Véziès, élue par les militants pour conduire la liste « Faire mieux pour Besançon ». Deux jours après ce lancement de campagne dans la cité comtoise, plusieurs militants ont rejoint Aubervilliers pour le coup d’envoi national des municipales 2026, aux côtés d’autres camarades venus de toute la France.

Besançon fait partie des villes ciblées par le mouvement insoumis, qui espère arriver en tête à gauche au soir du premier tour, dimanche 15 mars, et ainsi se placer en position de force pour « garder la ville à gauche ».

Le logement en tête des priorités

Pour y parvenir, Séverine Véziès et son équipe rapprochée ont présenté, vendredi 21 novembre 2025 au bar La Bodega, un début de programme articulé autour de neuf axes. « Nous avons choisi Battant, un quartier historique, symbole des valeurs humanistes mais aussi de nombreuses problématiques présentes dans toute la ville », résume la tête de liste. Parmi les priorités « urgentes » de ce programme « de rupture » et « anti-capitaliste » : l’accès au logement.

Les Insoumis promettent la création d’une brigade municipale du droit au logement, avec l’objectif d’atteindre « zéro personne à la rue ». Pour réussir là où d’autres politiques ont échoué, Martin Mellion, co-chef de file insoumis, n’exclut qu’une seule chose : la démolition. « On veut accompagner les locataires pour se défendre, soutenir les volontés de rénovation… On aura aussi une politique agressive sur les logements vacants, en mettant une forte pression pour mettre fin à cette situation et à la spéculation immobilière. Nous refusons la destruction, comme cela a pu être le cas dans le cadre de l’ANRU à Planoise, où des gens ont été délogés de force. »

Combattre la pauvreté et les discriminations

En cas de victoire et d’entrée au conseil municipal, les Insoumis souhaitent également instaurer une cantine scolaire gratuite, locale et bio. « En moyenne, un enfant sur cinq arrive à l’école le ventre vide. Si une telle mesure demande du temps, le petit-déjeuner et le goûter, eux, seront immédiatement mis en place dans toutes les écoles », poursuit Martin Mellion.

Le programme prévoit aussi une plus grande participation du public au conseil municipal et la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendication forte depuis la crise des Gilets jaunes en 2018.

Un observatoire intercommunal des discriminations est également imaginé, co-géré par les associations et les habitants grâce à un budget participatif. « On observe une décomplexion du racisme, une hausse des actes violents envers des personnes en raison de leur couleur de peau, de leur religion ou de leur identité de genre. L’actualité d’hier et le féminicide dramatique nous montrent que le combat doit continuer », explique Hélène Magnin-Feysot, militante LFI et attachée territoriale.

Une police municipale « renforcée », sans arme létale

Pour renforcer la lutte contre les discriminations, le mouvement mise aussi sur la tranquillité publique et le droit à la sûreté pour tous. « On veut une police municipale renforcée, formée et recentrée sur ses missions initiales, avec une présence accrue sur le terrain pour la prévention. On refuse le chantage de l’État qui pousse la police municipale vers plus de missions régaliennes. Nous sommes contre l’armement létal de cette police municipale : ce n’est pas une mesure de gauche », affirme Séverine Véziès. « Un certain nombre d’innovations et de nouveaux droits ont été impulsés à l’échelle communale. Je pense au RMI à Besançon. À nous de prouver qu’on peut encore le faire. »

M.S