Philippe Roy, président de Semons l’Espoir et de la Maison des Familles

Présent de longue date aux côtés du regretté Pierre Dornier, fondateur de ces associations, il a pris le relais et entend bien faire perdurer l’état d’esprit et l’engouement qui ont permis de réaliser tant de projets pour les enfants malades et leurs proches.

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Comment est née l’association Semons l’Espoir ?

Cette belle aventure a débuté à la fin des années 80 sous l’impulsion de Pierre Dornier qui a toujours pu compter sur la présence à ses côtés de son épouse Charline et de ses enfants Mathieu et Pauline. A l’époque, l’une de leur fille était malade et hospitalisée dans le service Massena à Besançon. Il se sont rendu compte qu’elle n’avait pas de télé dans sa chambre et se sont dit pourquoi pas vendre des pin’s pour collecter des fonds en s’appuyant sur les boulangers clients de la minoterie Dornier. Voilà le début de l’histoire, des parents qui voulaient de bonnes conditions d’hospitalisation pour leur enfant malade…

Cette première action a été concluante ?

Très vite, après avoir rencontré Pierre Bichet qui a mis ses lithographies à disposition l’opération s’est renouvelée avec des cartes de vœux. Une centaine de boulangeries ont participé la première année puis 300 dès la deuxième édition. C’est à cette époque là que j’ai rejoint Pierre, avant même que l’association ne soit créée. L’engouement était tel que de nombreuses personnes ont proposé des initiatives locales. C’est à ce moment-là par exemple que la Troupe des Etoiles Noires a rejoint ce mouvement solidaire.

L’association a donc pris une autre envergure ?

Cette générosité a permis de collecter des fonds importants donc nous avons pu dès lors réfléchir à des projets plus importants. La maison des parents est alors née au sein de l’Hôpital Saint-Jacques au centre-ville de Besançon…déjà les prémices de ce qui a suivi au moment du déménagement des services hospitaliers au CHU Minjoz. C’est là que va naitre notre plus grand projet, 5 millions d’euros puis 2 autres millions pour la récente extension, la maison des familles, un lieu pas seulement réservé aux enfants malades mais à toutes les personnes confrontées à l’hospitalisation.

Comment fonctionne la maison des familles ?

Aujourd’hui, cette maison est gérée par une association indépendante de Semons L’Espoir tout en étant son prolongement. Elle comprend 45 chambres et se divise en deux espaces, jour et nuit, avec des salles polyvalentes qui peuvent accueillir des associations partenaires qui ont des actions et projets autour de la santé et du bien-être. Notre objectif est d’en faire plus encore qu’aujourd’hui un lieu de vie et de rencontre qui ne se résume pas à un simple endroit où l’on vient passer la nuit.

Des projets pour ce lieu atypique ?

La maison des familles va bientôt permettre à des personnes de venir y séjourner sans soin. Par exemple pour des personnes qui viennent à l’hôpital pour une hospitalisation de jour et qui ont de la route et préfèrent ne pas la faire le matin, elles viendront la veille et seront sur place le lendemain dans de meilleures conditions. Ce sera possible sur prescription du médecin traitant, un dispositif nommé HTNM, hébergement temporaire non médicalisé.

 

Vous souhaitez lancer un appel ?

J’invite toutes les associations qui agissent comme nous dans les domaines de la santé et du bien-être pour les malades et leurs familles à nous rejoindre. Notre structure existe et ne demande qu’à améliorer encore l’accompagnement des personnes en souffrance alors je dis à ces partenaires potentiels rejoignez-nous et travaillons ensemble. Nous sommes ouverts à toutes les idées pourvu qu’elles soient conformes à l’état d’esprit sur lequel repose Semons l’Espoir et la Maison des Familles

 

 

ENCADRE

« Pierre Dornier a été pour moi un second papa, un mentor que j’ai rencontré alors que je n’étais qu’étudiant. J’ai eu la chance de travaillé à ses côtés tant au niveau professionnel qu’au sein de l’association. Il fourmillait d’idées, c’était un vrai stratège qui avec son épouse Charline a su trouver la force d’avancer après le décès de ses deux filles. Un grand homme qui nous portait tous, qui nous faisait avancer. Pierre disait parfois devant un projet d’envergure « on est fou »… mais on le faisait quand même ! C’est difficile de poursuivre l’aventure sans lui mais nous lui devons et nous le faisons en préservant le même état d’esprit qui était le sien ».