Création de la CECA
Cette déclaration du 9 mai 1950 est considérée comme l’acte fondateur de la construction européenne. Elle proposait la création d’une organisation européenne chargée de mettre en commun les productions allemande et française de charbon et d’acier.
L’idée européenne est cimentée par 2000 ans de christianisme
Que l’on soit athée ou croyant, juif, bouddhiste ou musulman, l’Europe est franque et chrétienne. Depuis Charlemagne sacré Empereur d’Occident en l’an 800, tous les visionnaires ont tenté « l’union impossible » d’un continent qui a essaimé sa civilisation sur la terre entière. De Moscou à Brest, du cercle arctique aux rives de la Méditerranée, nous partageons la même histoire, la même culture, les mêmes valeurs.
Le couronnement de Charles III à l’Abbaye de Westminster le 6 mai dernier en est une illustration. Le lieu emblématique de la royauté britannique a vu le couronnement de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie le 25 décembre 1066. Au fil des alliances et mariages royaux et princiers, les pays européens ont été tour à tour suédois, espagnols, allemands ou autrichiens. Nous avons toutes et tous des racines écossaises, italiennes, polonaises ou slovaques, anglaises ou allemandes.
Depuis 2005, le divorce est consommé entre la technocratie européenne et les citoyens
La constitution européenne, refusée par le référendum de 2005 a été le coup de canif de trop dans le mariage européen. Les Britanniques ne s’y sont pas trompés, allant jusqu’à quitter l’union européenne en 2020 après le référendum de 2016.
Les Etats-Unis n’ont jamais voulu de la construction européenne
Ou tout du moins, d’une Europe libérée de la tutelle de Washington. Sans faire de politique fiction, les Etats européens ont raté le coche d’une Europe indépendante au début des années 2000. Une entrée de la Russie dans le giron européen aurait pu aboutir à condition de respecter la souveraineté du peuple russe. C’était l’Europe des Nations voulue par le Général de Gaulle de l’Atlantique à l’Oural. Au lieu de cela, l’union européenne a favorisé un nationalisme exacerbé de la Russie dont nous connaissons aujourd’hui les conséquences.
Les Etats-Unis n’ont jamais voulu et ne voudront jamais d’une Europe indépendante. Le Vieux continent est la chasse gardée de Washington. Les Européens n’ont plus de dirigeants visionnaires aptes à définir un avenir commun. Rappelons-nous que l’intelligentsia russe du XVIIIe et XIXe siècle parlaient plus le français que le russe.
Union Européenne et Conseil de l’Europe
L’Union Européenne regroupe 27 pays du continent européen au fil des élargissements successifs au Traité de Rome : France, Espagne, Portugal, Italie, Allemagne, Autriche, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Irlande, Danemark, Suède, Finlande, Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, Slovénie, Croatie, Grèce, Bulgarie, Roumanie, Malte et Chypre. Cet ensemble politique et économique s’est doté de règles communes, d’un parlement et d’un exécutif bicéphale entre la Commission européenne et le conseil des ministres européens.
Pour sa part, le Conseil de l’Europe est un « machin » de 46 Etats aussi hétéroclites que l’Azerbaïdjan et la Turquie qui y côtoient le Royaume-Uni. Le Conseil de l’Europe a exclu la Russie de ses membres lors de l’invasion en Ukraine mais continue à y accueillir la Turquie du Président Erdogan pourtant favorable au retour de la peine de mort dans son pays.
Le Conseil de l’Europe préconise la liberté d’expression et la liberté de réunion et celle des médias. La Cour Européenne des Droits de l’Homme est une émanation du Conseil de l’Europe et non de l’Union européenne. Compliqué tout cela ? Je le concède. Les droits fondamentaux sont à géométrie variable en ce qui concerne la liberté des femmes. Le conflit du Haut Karabakh oppose depuis des années deux membres du Conseil de l’Europe (Arménie et Azerbaïdjan).
« On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe, l’Europe, l’Europe, cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien… » La phrase du Général de Gaulle en 1965 rappelle que l’Europe était déjà au cœur des joutes politiques. Bientôt 60 ans après, cela a-t-il changé ?
Une Europe fédérale avec un exécutif supranational, c’est le camp du Bien, l’Europe des nations en tenant compte des particularismes de chacun des pays, c’est le camp des nationalistes réactionnaires, voire fascisants.
La construction européenne mérite mieux que ces invectives. Et la Journée de l’Europe est à mettre au même catalogue que la Journée Internationale des légumineuses.