Les courses sont rapides, les frappes puissantes et la pratique impressionne plus d’un spectateur au bord du terrain. Du football joué par des personnes amputées n’est pas commun dans la région même si un jeune joueur a récemment mis en lumière la discipline. À 13 ans, Toine Chevailler-Thierçy, atteint d’une agénésie congénitale, s’entraîne avec les joueurs valides de l’AS Perrouse et rêve d’intégrer l’équipe de France pour amputés (EFFA). L’association a répondu à son appel par l’intermédiaire de Frédéric Parise, habitué à réaliser des expéditions au profit de l’association Bout de vie. Joueur puis entraîneur au FC Montfaucon Morre Gennes La Vèze (FCMMGV), l’homme a contacté son ancien club pour accueillir l’EFFA au sein de sa structure. Le FCMMGV s’est immédiatement mobilisé.
Outre l’infrastructure sportive, la restauration et le logement ont été pris en charge le temps d’un week-end. « Nous pouvons réitérer ça avec d’autres associations. C’est un plaisir, une fierté. On a vocation à porter des valeurs humanistes qui dépassent le football. Ce stage est un exemple, nous avons aussi le trail de Montfaucon ce 1er mai, au profit de deux associations solidaires. Avoir un jour une section amputée ou adaptée au FCMMGV ? Ce serait une belle avancée, on essaye de développer un partenariat avec les Salins de Bregille par exemple. », commente Alexandre Contoz, co-président du club.
Une future fédération ?
Pendant deux jours donc, Toine Chevailler-Thierçy et les joueurs de l’Équipe de France se sont rassemblés pour jouer au football et partager leur discipline au grand public. Au programme, deux entraînements, deux matchs contre le groupement des jeunes de Monts et Vallées et surtout, beaucoup d’échanges. « On se montre et c’est une chose primordiale. Nous avons un ancien joueur de Ligue 2, amputé après un accident de voiture. Il a mis 9 ans à nous trouver, c’est très long… Ce n’est pas que du sport, pour les joueurs c’est aussi retrouver un sens à leur vie. », souligne Sébastien Lebailly. Joueur de l’Équipe de France depuis 2009, à 43 ans l’intéressé s’est relevé grâce à cette discipline en participant notamment à quatre coupes du Monde et trois coupes d’Europe. Il savoure l’évolution du football pour amputés en France. « J’ai été recruté en centre de rééducation alors que je portais le maillot de Zidane. Aujourd’hui on a quatre clubs sur le territoire, un championnat et une coupe de France. La meilleure équipe va chaque année jouer la Ligue des Champions contre les meilleurs clubs européens. Notre pays se défend face à la Turquie, la Pologne ou l’Angleterre. Ils sont pros, nous sommes des amateurs tout en restant dans les 8 meilleures nations sur 24 au total. Avec l’EFFA, j’ai retrouvé un but. »
Un week-end où joueurs amputés et valides auront dribblé ensemble le handicap pour se retrouver autour du même ballon rond.
Toine Chevailler-Thierçy, une talentueuse vitrine de l’EFFA
Si contrairement au Cecifoot le football pour amputés n’est pas encore paralympique, il pourrait rapidement le devenir. Les nations professionnelles poussent quant en France l’objectif est d’abord de créer une fédération officielle. Toine Chevailler-Thierçy pourrait être l’un des éléments déclencheurs. L’adolescent n’est pas seulement porteur d’espoir pour tous les joueurs amputés, il est techniquement déjà très à l’aise et s’amuse avec le ballon, aidé de ses béquilles qu’il ferait presque oublier. Prochaine étape pour le joueur originaire de Voray-sur-l’Ognon, un autre stage cette fois en Belgique réunissant les meilleurs jeunes joueurs européens.
M.S