La victoire n’est pas uniquement sportive pour Baptiste Mullot et ses joueurs. Elle confirme le retour du club, dans son fonctionnement comme dans ses performances. Il fallait d’abord du courage et de la détermination pour changer de région et affronter des équipes bien mieux organisées, sur le papier, après une crise sanitaire très compliquée à gérer. « On a fini champion de régionale 1 en 2019 avant de refuser la montée pour mieux se préparer à la D3 l’année suivante… puis tout s’est arrêté. En reprenant en 2021/2022, tout a changé ou presque, le temps est passé, les joueurs ont eu d’autres projets professionnels. Plus dur encore, autre club régional n’avait la capacité de repartir en R1, à 11 vs 11. »
Après deux saisons à « attendre » ses adversaires en R2 (format adapté à 9 vs 9, NDLR), Besançon décide de retrouver la R1 dans le Grand-Est. L’inconnu devient une formidable surprise au prix de quelques sacrifices. Besançon mène le championnat à l’hiver, avant de terminer 2e à l’issue de la saison régulière. Suffisant pour s’offrir une finale face à l’entente Wild East (Reims Wildcats et Wild Boars de Charleville-Mézières). Et quelle finale.
Galvanisés par l’enjeu malgré un gros déplacement à Reims, les Bisons préparent un déplacement minutieux. « Le match, à la hauteur des enjeux, a été intense et disputé, offrant un grand spectacle plein de suspense et de rebondissements. Face à nous, il y avait notamment le meilleur quarterback du championnat », poursuit l’entraîneur Baptiste Mullot. Dans le 1er quart-temps, Besançon ouvre le score avec un coup de pied à trois points signé Cédric Blanc, botteur désigné des Bisons (0-3). Reims répond immédiatement dans le 2nd quart-temps avec un touchdown transformé (l’équivalent d’un essai transformé au rugby, ndlr), portant le score à 8-3 pour les locaux. D’autres drives permettent aux bisontins de revenir au score avant un nouveau touchdown transformé des Wild East, juste avant la mi-temps (16-10). « Le scénario n’a pas joué en notre faveur au début. », confie Baptiste. « Ils ont engagé en seconde période et en ont profité pour à nouveau scorer (22-10). À ce moment, l’écart est important, on aurait pu couler mais les gars ont fait preuve d’une résilience et d’un mental impressionnant ».
Un tournant du match défensif
La contre-attaque bisontine est d’abord portée par une course Mokobe Franco, profitant d’un drive offensif pour ramener les Bisons à 22-17. Le grand soleil de la journée illumine le comeback de Besançon, qui grâce à son quarterback Romain Monget prend l’avantage en toute fin de rencontre 22-23. La transformation est manquée, l’écart n’est que d’un petit point avec une remise en jeu pour Reims. « Le tournant du match est défensif. On est resté solidaire et notre linebacker Stéphane Dupré en a profité pour réaliser une magnifique interception. Derrière il est allé au bout ! », savoure Baptiste Mullot. Une course de 99 yards pour entériner définitivement la victoire, 22 – 31. Champions de la Ligue Grand Est de football américain 2024, les Bisons retrouveront bien la Nationale 3, où la réforme doit réorganiser les compétitions par secteur. Avec cette fois l’ambition de faire de Besançon, un bastion de la discipline. « On veut proposer aux spectateurs une véritable expérience américaine à chaque match ».