Grand Besançon. Tourisme estival : une nouvelle saison et des espoirs

Dans le Grand Besançon, les acteurs locaux espèrent confirmer les bons résultats de la saison 2024 notamment grâce aux multiples opérations organisées tout au long de l’été. À l’inverse dans le Haut-Doubs, cette période estivale est la première à être guidée par un masterplan. Un schéma directeur censé relancer le tourisme et les loisirs sur le territoire pour les quinze prochaines années.

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Le parc de la Rhodiaceta n’est pas un lieu choisi au hasard par les élus de Grand Besançon Métropole, au moment de lancer cette nouvelle saison touristique estivale, mercredi 28 mai. La municipalité a toujours mis en avant sa volonté de faire du lieu l’un des atouts phares de sa politique culturelle, sportive et touristique. Pour ce lancement, Anne Vignot, maire de Besançon, est accompagnée de Benoît Vuillemin, maire de Saône, et de Patrice Hennequin, président de l’Office de Tourisme. Les bons résultats de la saison touristique 2024 sont d’abord évoqués avec une forte hausse de fréquentation des sites touristiques accompagnée d’un record pour la taxe de séjour : 803 000 € collectés en 2024 contre 564 000 € en 2023. Le résultat, selon les élus, d’une nouvelle stratégie de promotion de la destination Besançon et de sa marque territoriale « Besançon Boosteur de Bonheur ». Anne Vignot n’a pas manqué de rappeler les atouts de l’agglomération : 53 % de forêt, 45 km de rivières et près de 250 monuments classés. « Les Bisontins eux-mêmes ne connaissent pas suffisamment le territoire, c’est un axe d’amélioration pour nous », souligne-t-elle.


De grands rendez-vous tout au long de l’été

Les représentants de GBM misent sur le patrimoine et le cadre naturel de la ville de Besançon pour mener la prochaine saison estivale. « Le territoire offre un vaste choix de balades et de randonnées pédestres ou cyclistes, dont trois itinéraires de grandes randonnées », poursuit la présidente de l’agglomération. Symbole de cette ambition, le Trail des Forts, a réuni près de 7 500 participants le 11 mai dernier. « Si on avait accepté tout le monde, on aurait eu plus de 10 000 personnes », précise Anne Vignot. Cette saison 2025 débute officiellement avec le festival de street art Bien Urbain (7-15 juin) et le rendez-vous Grandes Heures Nature (13-15 juin), ayant attiré plus de 2 000 personnes en 2024.

Un manque de logements en ville

Besançon se prépare aussi à accueillir des événements sportifs d’envergure : le championnat d’Europe de para-triathlon (14 juin), les trophées de France de BMX Racing (28, 29 juin) et le Battle Feel de porte-avions les 30 et 31 août prochain. D’autres rendez-vous culturels majeurs sont prévus, comme les 24 Heures du Temps (21-22 juin), le Livre dans la Boucle ou encore le Festival international de musique en septembre. La saison touristique dans le Grand Besançon s’appuie également sur les communes voisines : rénové l’an passé pour un montant total de 5,7 millions d’euros, le site de la plage d’Osselle a enregistré l’an passé sa meilleure fréquentation depuis 5 ans.

Crédit : Jean-Charles Sexe

« On a déjà investi pour de nouveaux hébergements, mais, soyons clairs, il nous en manque encore », déclare Anne Vignot. Face à l’ampleur et la multiplication des événements, Besançon voit son nombre de nuitées augmenter. Problème : la ville manque d’hébergements, contraignant de nombreux visiteurs à loger loin de la ville. « Nous travaillons sur la mise en place d’un hôtel de grande qualité à Saint-Jacques. Je crois savoir qu’un autre projet pourrait se mettre en place un peu plus loin, à Palise ». Les représentants du GBM soulignent aussi ce qui a déjà été fait en ce sens, comme le Prieuré de Beaupré (Roche-lez-Beaupré), la Comtoiserie (Nancray), les Gîtes de l’Orée du Bois (Boussières) ainsi que le camping de Besançon-Chalezeule, réhabilité en 2024.

Le masterplan va-t-il sauver le tourisme dans le Haut-Doubs ?

Dans le Haut-Doubs, l’actualité touristique a surtout été marquée ces derniers mois par la fermeture de la partie Piquemiette de la station de Métabief, vécue par beaucoup comme le début de la fin d’une histoire. En coulisse, les acteurs locaux préparent depuis 2023 un vaste schéma directeur pour relancer le tourisme à l’échelle d’un large territoire, celui du Pays du Haut-Doubs. Un « masterplan » où la CC entre Doubs & Loue (ex-Pays de Montbenoît), le Grand Pontarlier, Altitude 800, Frasne-Drugeon et Lac et Montagnes du Haut-Doubs rassemblent leurs forces et dressent une ambition commune pour les 15 prochaines années en matière de tourisme et de loisirs.

Une action née du Plan Avenir Montagnes initié par l’État en 2021 pour accompagner les stations majoritairement de ski alpin vers un tourisme quatre saisons. Si dans le Haut-Doubs cet accompagnement a principalement visé Métabief, les acteurs locaux eux voient plus loin. « C’est un document référence sur le tourisme et les loisirs comprenant 32 actions à mettre en place pour sauvegarder et dynamiser un secteur important de notre région, tout en prenant en compte les spécificités de celle-ci. On ne peut pas penser le tourisme et les loisirs ici comme à Besançon ou dans les Alpes par exemple », confie la chargée de mission de ce masterplan.

À l’heure actuelle, le tourisme représente 3% du PIB sur le Haut-Doubs. « Ça peut paraître économiquement faible, mais cela s’explique aussi par le fort impact de la Suisse. Toutefois, ça reste déterminant pour maintenir une vie locale active ». À l’intérieur de ce masterplan, des actions publiques pour un tourisme et des loisirs responsables, lié à l’environnement naturel et son patrimoine fragile. De futurs aménagements sont également prévues, de la part des collectivités mais aussi d’investisseurs privés. Signé par le Syndicat Mixte Mont d’Or et les cinq communautés de communes, ce masterplan doit encore être validé par la Région Bourgogne Franche-Comté en juin et le Département du Doubs, fin septembre.

À l’aide de cette nouvelle stratégie touristique définie, le Haut-Doubs pourrait enfin prétendre à des financements plus conséquents pour une offre à la hauteur de ses ambitions. Communication, marketing, protection de l’environnement, investissements, mobilités, connexions entre les différents sites et lieux culturels… Les acteurs locaux ont réfléchi ensemble à tout pour cette politique d’aménagement global. Tout ce que le territoire n’a pas réussi à faire précédemment, en somme. À court-terme, certaines problématiques sont toutefois similaires à celles du Grand Besançon : une offre d’hébergement insuffisante, une clientèle majoritairement régionale et des consommateurs sur quelques jours plutôt que de grandes vacances. « C’est tout l’intérêt d’avoir un plan sur 15 ans qui dépasse les mandats politiques et les plans habituellement sur cinq années. On a une continuité sur le temps long pour répondre à des besoins d’envergure ». Des actions et choix guidés par cette nouvelle politique d’aménagement ont déjà été entrepris. Les premiers résultats visibles pour le grand public eux, arriveront plus tard pour insuffler, les acteurs locaux l’espèrent, un nouveau départ pour le tourisme et les loisirs dans le Haut-Doubs.

M.S & H.S