Besançon. Face au collectif Némésis, Anne Vignot perd la première manche

Vendredi 6 juin, le tribunal correctionnel de Besançon jugeait Yona Faedda, militante du collectif féministe d’extrême-droite Némésis. La jeune femme était poursuivie par le ministère public pour diffamation à la suite d’une première plainte de la maire Anne Vignot. La procédure du parquet a été déclarée nulle, alors que l’instruction concernant une seconde plainte elle, se poursuit.

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tribunal de Besançon

Entre le collectif féministe d’extrême-droite Némésis et la maire de Besançon Anne Vignot, les confrontations régulières finissent désormais devant la justice. Ce vendredi 6 juin, une première décision judiciaire a tourné en faveur du premier camp et plus particulièrement de sa militante Yona Faedda. L’étudiante âgée d’une vingtaine d’années a multiplié les actions à Besançon depuis plusieurs années. Elle s’est notamment fait remarquer en avril 2024, à l’occasion du carnaval bisontin où, accompagnée d’une autre militante, le duo avait brandi des pancartes avec inscrit « Violeurs étrangers dehors » et « Libérez-nous de l’immigration ».


Plus récemment, au mois de janvier, les vœux d’Anne Vignot ont été perturbés par le collectif Némésis avec entre autres, la participation de Yona Faedda. Une banderole avec la phrase « violeurs étrangers bienvenus » a été brandie, des tracts avec une image d’Anne Vignot, son nom, et le texte « Soutien aux violeurs étrangers » ont été distribués et des cris « Vignot complice ». Le soir-même, la militante d’extrême-droite publie aussi un tract sur le réseau social X griffé des mots suivants : « Soutien aux violeurs étrangers », avec la photo d’Anne Vignot. De cette perturbation des voeux, découle une première plainte déposée par la maire de Besançon et classée depuis. À celle-ci, s’ajoutent les poursuites engagées par l’ancien procureur du tribunal Étienne Manteaux, contre Yona Faedda pour « diffamation ». Problème, les faits décrits par la plainte déposée le 9 janvier diffèrent de ceux repris dans la citation du 19 mars.

Une instruction toujours en cours

Une erreur immédiatement pointée du doigt par Me.Pichon, l’avocat de Yona Faedda, lors de l’audience du vendredi 6 juin. Une erreur admise aussi par le représentant du parquet bisontin Me Maillard Salin, et qui a logiquement provoqué la nullité des poursuites engagées par le ministère public. Une décision vécue comme une victoire pour le collectif Némésis et sa militante. L’issue de cette affaire a surtout donné lieu à un échange plus que tendu entre le collectif et la maire de Besançon Anne Vignot, devant le tribunal. Les deux camps pourraient bien se revoir dans les prochains mois, le temps que l’instruction d’une nouvelle plainte déposée par l’élue au mois d’avril, soit clôturée.

M.S