
Long plaidoyer de Christine Bouquin
La présidente du département, pourtant à la tête d’une majorité solide jusqu’en 2028, a besoin en permanence de justifier la pertinence de l’échelon départemental comme élément clé des politiques publiques, au plus près des citoyens. La question du nombre de strates de décision dans les territoires sera probablement l’un des sujets essentiels en 2028. Régions comme Départements doivent justifier leur bilan.
Pour Christine Bouquin « beaucoup de repères semblent vaciller. Nous sommes à un moment où la société française se tend, où le monde se fragmente, où l’avenir paraît plus flou ». Elle insiste sur « un État central qui peine à décider….et des collectivités qui avancent à tâtons et dans le brouillard ».
Active et convaincue, celle qui ne manque jamais de parler de « cousu main » dans les politiques du département, rappelle que « le Doubs n’est pas un territoire de résignation…Nous avançons. Nous décidons. Nous transformons…dans la cohérence des actes et la fidélité aux habitants du territoire ».
« Le jour du dépassement »
Christine Bouquin, tout juste de retour de réunions au sein de l’Association des Départements de France, parle « d’un brouillard inquiétant ». Les départements de France ont tiré la sonnette d’alarme le 18 juin – jour du dépassement -. « Sans compensation suffisante de l’État, les prestations sociales relevant de la solidarité nationale (RSA, Aides aux personnes âgées, en situation de handicap) seront financées par les départements, l’État, s’exonérant de sa responsabilité, ne les prend plus en charge ».
La présidente du département du Doubs évoque « la conception technocratique de l’action publique…où le réel est beaucoup plus complexe que les cases d’un tableur excel ». Elle pose la question de la pertinence du département dans « certains cercles parisiens » ! « Ce que nous faisons n’est pas optionnel, c’est essentiel…Ce sont les politiques du quotidien, de la dignité, de la cohésion…Le département est l’échelon de l’équilibre, celui du lien, celui de la confiance ».
Alors que Marie-Guite Dufay jette l’éponge à la tête de la région « pour donner l’avenir à la jeunesse », Christine Bouquin reste solide à la barre du département « parce que nous avons un cap, nous avons une équipe et nous savons pourquoi nous agissons…Nous refusons de céder à la logique de l’impuissance. Dans ces moments où les vents sont contraires et les temps incertains, nous tenons debout. Ce que nous faisons ce n’est pas seulement administrer dans les marges d’un budget contraint, mais pas sans ambition ».
Christine Bouquin a conclu son intervention en se donnant « une vision des politiques de proximité, au côté du bloc communal pour la promesse d’un avenir commun, solidement enraciné…résolument partagé ».
Réponse de l’opposition
Pour les élus départementaux de la minorité, Claude Dalavalle, conseiller départemental du canton de Baume-les-Dames, a partiellement esquivé la question locale pour mettre l’accent sur les conséquences de la politique nationale et du contexte géopolitique évoquant le conflit ukrainien et la situation au Moyen-Orient.
Tout juste a-t-il évoqué le désengagement du département sur les postes de travailleurs sociaux dans la prévention spécialisée. Ludovic Fagaut, 1er vice-président lui a répondu vertement : « il faut tordre le cou au désengagement du département sur ce sujet. Des réajustements sont nécessaires au regard de nouveaux besoins. De nouveaux marchés publics sont confiés à l’ADDSEA avec une évolution des missions…et sans licenciement ».
Enfin, Christine Bouquin concluait les propos liminaires avec un tacle à l’adresse d’Anne Vignot. « Ici, je laisse l’opposition s’exprimer librement, sans chronomètre…ce n’est pas le cas dans certaines collectivités ».