Bernard Ruelle, SOS Amitié

Face à la crise sanitaire, l'association SOS Amitiés qui vient en aide aux personnes isolées a du faire face à des pics impressionnants d'appels.

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Les appels proviennent vraiment de toutes les catégories de la population, jeunes ou seniors, hommes ou femmes, de toutes conditions. Nous recevons au niveau national de 8000 à 10000 appels par jour.

Dites-nous ce qu’est SOS Amitié ?

Nous sommes l’une des 44 associations locales de la fédération SOS Amitié France née dans les années 60 avec pour objectif premier de prévenir le suicide. Depuis, les choses ont bien entendu évolué comme la société elle-même, mais cet objectif de base est toujours bien présent pour les 1700 écoutants qui sont répartis dans tout le pays. Nous sommes une quarantaine pour Besançon et la région Franche-Comté.

Que proposez-vous concrètement ?

Nous proposons une écoute gratuite au 09 72 39 40 50, un numéro non surtaxé. Notre rôle est d’apporter une écoute attentive 24h/24 et 7j/7. Au bout du fil, les écoutants sont tous des bénévoles. Malheureusement, c’est un succès… Les appels proviennent vraiment de toutes les catégories de population, jeunes ou seniors, hommes ou femmes, de toutes conditions. Nous recevons au niveau national de 8000 à 10 000 appels par jour. Nous n’avons pas de statistiques régionales. Les appelants sont orientés via la plateforme nationale vers les écoutants qui peuvent se trouver partout en France. C’est totalement anonyme, confidentiel et sans jugement. Nous sommes exclusivement centrés sur la personne en souffrance. On rencontre principalement des cas de solitude extrême et des personnes en souffrance psychique qui ont besoin de parler.

La crise sanitaire a-t-elle fait évoluer les choses ?

En 2020, SOS Amitié a été rattaché à la ligne Covid mise en place par le Gouvernement pour recueillir les appels de personnes en détresse psychologique. On a forcément eu un surcroît de contacts avec des pics à 10 000 appels par jour, avec l’expression d’inquiétudes pour la santé ou pour des soucis financiers en plus des maux habituels. Les angoisses sont depuis de plus en plus nombreuses sur ce que l’avenir peut leur réserver, tant socialement que professionnellement.

Qui peut devenir écoutant ?

Être écoutant ne s’improvise pas. Un processus de recrutement a été mis en place avec, d’abord, un entretien avec un binôme de bénévoles expérimentés. Les personnes dont la candidature est retenue suivent une formation théorique d’une cinquantaine d’heures durant lesquelles interviennent des spécialistes comme des psychologues. Des écoutants chevronnés apportent aussi leur témoignage et accompagnent les nouveaux arrivants lors de leurs premiers pas, en faisant office de tuteurs.

Quelles qualités leur faut-il ?

Ces hommes et ces femmes bénévoles de SOS Amitié ont une vraie responsabilité en étant à l’écoute de personnes en souffrance. Il leur faut beaucoup d’empathie évidemment, vouloir rendre service aussi et accepter de donner de son temps pour un exercice qui est loin d’être évident. Leur mission peut aller de la simple et banale discussion pour rompre la solitude à l’appel d’une personne au bord du suicide, prête à passer à l’acte.

Quels sont vos besoins aujourd’hui ?

Nous sommes en recherche permanente de nouveaux écoutants mais aussi de fonds pour financer notre association. Comme chaque année, nous organisons notre Foire aux livres au gymnase Fontaine Écu à Besançon. Elle se tiendra ce printemps, du 25 au 27 mars. Dans ces deux cas, les gens intéressés peuvent nous contacter par mail à sosamitiebesancon@gmail.com