L’ingénieur agronome originaire des Fourgs, Matthieu Cassez, milite depuis 2005. À l’époque, le candidat porte avec d’autres l’antenne locale du groupe Attac, « lors du traité constitutionnel européen. Ils ont imposé une politique de libre concurrence avec des règles austéritaires. On a fait l’expérience pendant 20 ans, on voit le résultat. Les privilèges établis ne sont pas immuables. Les agriculteurs sont les premiers concernés ».
Pour répondre à cette lente dégradation continue de la situation économique, sociale et environnementale du pays, le nouveau Front Populaire programme deux temps. Dans les 15 premiers jours, plusieurs abrogations de réformes instaurées par les différents gouvernements d’Emmanuel Macron : les textes sur l’assurance chômage, l’immigration et les retraites sont en ligne de mire. Vient ensuite une politique de transformation, plus profonde.
Développer les tranches d’impôt
Après 17 ans à la chambre d’agriculture du Doubs à conseiller les agriculteurs, Matthieu Cassez poursuit son travail en Suisse, au sein de l’organisme Agridea. « On essaye de reprendre ce que font les chercheurs pour les mettre en place sur le terrain. », poursuit l’intéressé. Un travailleur frontalier prônant l’augmentation de l’impôt sur le revenu des plus riches. Mais qu’est-ce qu’un « riche » ? Très vite, le candidat précise. « Pour tous ceux qui sont à moins de 4000 €/mois (part fiscale), il n’y aura aucune différence. Qu’on soit d’accord : un riche, ce n’est certainement pas quelqu’un qui gagne en-dessous de 10 000 €/mois. Pour celui à 100 000 €/mois, il en restera suffisamment pour vivre correctement. Ce n’est pas de l’argent pris comme ça au hasard, on cherche derrière à le réutiliser pour améliorer et développer les services publics. » À commencer par les mobilités.
Indexer les salaires, l’exemple du prix du lait AOP
Localement, Matthieu Cassez cible les trains avec des voyages réguliers pour les travailleurs au départ de Pontarlier vers Sainte-Croix, Vallorbe, Neuchâtel. Côté pouvoir d’achat, le candidat prend l’exemple du Comté pour justifier l’indexation des salaires sur l’inflation. « Je trouve vraiment dommage ce conflit entre associations environnementales et agriculteurs, parce que ce ne sont pas les responsables du virage raté. À l’origine, les règles définies au niveau européen par le PPE et Renew incarnés chez nous par LR et Renaissance, n’étaient pas à la hauteur de l’enjeu. La filière Comté va bien au niveau du revenu, d’abord parce qu’elle fixe les prix, même si c’est interdit par la directive de la libre concurrence. Elle déroge à une règle, preuve que le système d’indexation des prix fonctionne ! » Le pouvoir d’achat passe aussi selon lui par un SMIC à 1600 €, une prime vie chère ou encore le blocage des loyers. L’agriculture bio doit persister selon le candidat, « en accompagnant les exploitants. C’est la responsabilité de l’État de les avoir emmenés dans cette voie, à nous de les désendetter à condition de rester bio.»
Cette ambition a un coût compensé par un budget « défini » assure le candidat, sans pour autant donner de chiffres précis. Beaucoup d’estimations délirantes ont été évoquées par leurs opposants comme les 257 milliards d’€ annoncés par Renaissance (Le Monde, 15/06). L’ancienne rapporteure générale du budget et députée socialiste Valérie Rabault, candidate pour le nouveau Front Populaire, évoque 106 milliards d’€ (Les Échos, 18/06).
M.S