Edito. Dans une manif’

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Après un 19 janvier réussi pour les manifestants, je suis retourné au milieu de la foule à Besançon et Pontarlier pour suivre l’acte II de la fronde populaire contre la réforme des retraites. Se balader discrètement dans les rangs, échanger avec des personnes, prendre la température d’une foule veut montrer sa colère en chanson et paradoxalement en souriant. Les gens sont surtout contents de se retrouver. Un ex-collègue de travail, un ami d’enfance, une connaissance de lycée, des personnes que l’on aurait imaginées partout sauf dans une manif’, sont ici, pour les mêmes raisons.

Dans le Doubs ces rassemblement ont marqué par leur nombre (Ndlr : 12 000 à Besançon, 6000 à Montbéliard et 650 à Pontarlier le 19 janvier, 15 000, 5000 et 850 pour le 31 janvier 2023) mais aussi par leur diversité. Les stéréotypes ont été rejoints par monsieur et madame « tout le monde » soucieux de leur avenir et de celui laissé à leur descendance. Ces mêmes stéréotypes qui confondent éditorialiste sur BFM TV et localier. Dans le Haut-Doubs on a même pu échanger avec quelques frontaliers (qui avaient des jours de congés).

Je rigole en lisant les pancartes, m’interroge encore en écoutant les chants. Je me rends compte qu’être inspiré ne rend pour autant pas inspirant. Pas de débordement, ambiance bon enfant, quelques policiers qui sourient (aimeraient-ils rejoindre ces rangs ?) d’autres un peu sur les dents. Un après-midi entier de plus, où au moins 1,3 million de personnes ont expliqué par des milliers d’arguments pourquoi elles refusaient cette réforme des retraites. Est-ce que le gouvernement les entend ?  Pour en être sûr, les syndicats remettent ça les 7 et 11 février. Et vous ?