Edito. La sanction des urnes

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Sur certains points, le Doubs est à l’image du résultat national de ces élections législatives 2022. Paradoxalement la majorité s’en est finalement très bien sortie au second tour dans la 1ère et 2nd circonscription. Les deux candidats NUPES arrivés en tête en 1er tour, l’ont été également ce 19 juin à Besançon. Ce sont les communes limitrophes qui ont tout changé. Toutes ou presque sont passées en faveur du mouvement Ensemble !, profitant à Laurent Croizier dans la 1ère qui découvrira l’Assemblée Nationale aux côtés d’Eric Alauzet élu dans la 2nd circonscription, renouvelant son mandat.

A l’image du résultat national, la dynamique de l’Union Populaire n’a pas su s’implanter dans la ruralité. Le réservoir d’électeurs était trop faible et surtout, les abstentionnistes sont restés chez eux pour le second tour. La NUPES est désormais la première force d’opposition mais cette annonce porte un goût amer. L’alliance s’annonce fébrile. Au lendemain des résultats, le PS, le PCF et EELV ont refusé de former un groupe unique avec LFI dans l’hémicycle. Contre toute attente, derrière les 170 sièges de Renaissance (Ndlr : Ex-LREM), c’est bien le Rassemblement National qui est désormais le second parti représenté en nombre d’élus. 89 députés, dont une dans la 4e circonscription du Doubs. Géraldine Grangier coiffe le candidat de la majorité quand l’inverse s’est produit dans la 3e circonscription où Nicolas Pacquot s’impose de seulement 451 voix.

Entre la « non-campagne » voulue par Emmanuel Macron, la diabolisation d’une gauche qualifiée d’extrême et l’absence de consigne pour les circonscriptions où un duel RN -Nupes se jouait, Ensemble ! a grandement participé au score historique de l’extrême droite ce 19 juin. La sanction est tombée, la majorité sera relative et le gouvernement devra négocier. Le 4 juin 2017 au micro de France Inter le Président déclarait : « Je veux éradiquer la colère dont le Front national se nourrit ». Cinq ans plus tard c’est tout l’inverse qui se produit.

Parallèlement d’autres figures de l’Assemblée Nationale semblent intouchables, à l’image du score d’Annie Genevard dans la 5e circonscription. Avec plus de 72% des suffrages, (NDLR : 58,1% d’abstention à noter) l’ex-vice-présidente de l’hémicycle réalise l’un des trois plus gros scores à l’échelle nationale. Contrairement aux présidentielles, Les Républicains auront un gros rôle à jouer.

M.S