Édito. Une vaccination qui prend sens à Besançon

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Accumulation de papillomavirus qui se sont multipliés dans une cellule épithéliale infectée ; visualisation par microscopie électronique.(Iconographie : Sylviane Coumes-Marquet).

Emmanuel Macron a annoncé le 28 février 2023 qu’une campagne de vaccination d’ampleur pour lutter contre les papillomavirus sera prochainement mise en place. Les adolescents volontaires, dès la classe de cinquième, pourront en bénéficier. Une décision qui prend sens à Besançon, puisque le Centre national de référence (CNR) des papillomavirus humains est situé dans notre ville.

Virus d’environ 55 nanomètres, le papillomavirus existe au pluriel, puisqu’il y en a 400 types, et parmi eux, une douzaine peuvent donner des cancers. Le plus connu est sûrement le cancer du col de l’utérus, mais en fait, tout le monde est concerné. « Pour ces papillomavirus à haut risque qui vont être transmis par voie sexuelle, ce sont toutes les personnes sexuellement actives qui sont concernées », explique Quentin Lepiller, médecin-virologue au CHU de Besançon.

Une infection sexuellement transmissible très fréquente, souvent sans conséquence, mais qui provoque pas moins de 7000 cancers par an sur le territoire national, un tiers d’hommes et deux tiers de femmes.

« L’idée, c’est d’aller vacciner avant le premier contact avec le papillomavirus, donc avant le début de l’activité sexuelle. C’est pour ça que l’on va vacciner les préados, voire les ados, parce qu’une fois que le virus est persistant dans la muqueuse, la vaccination ne sert plus à grand-chose », confie le docteur Lepiller. Une vaccination qui permet donc d’éviter différents cancers (anogénitaux et oropharynx), mais aussi des condylomes génitaux qui peuvent s’avérer très douloureux. Pour les protéger, vaccinez donc vos ados !