Grand Besançon au chevet du ruisseau de la Mouillère

Le rapport n°25 est venu tard au Conseil Communautaire de GBM du 9 novembre. Un sujet pas dénué d’intérêt : la restauration d’un petit ruisseau qui serpente entre le parking Isenbart et la Tour de la Pelote à Besançon.

630
Le ruisseau, résurgence du sous-sol karstique, serpente sur 350 m entre le parking Isenbart et la tour de la Pelote ©YQ
Un ruisseau peu connu des bisontins

Il s’intègre dans l’histoire urbaine du quartier et le détournement de l’eau à des fins industrielles. Au XVIIIe siècle, le brasseur Joseph Greiner s’installe dans l’ancien monastère des Dames de Battant et puise l’eau de la source pour produire une bière de grande qualité. Elle deviendra l’une des bières les plus réputées de France après son rachat par Jean Gangloff au début du XXe siècle.

Un ruisseau qui serpente au pied du « Président »

L’immeuble « le Président », sujet à polémique au moment de sa construction à la fin des années 60, occupe les terrains de l’ancienne brasserie. « M. René Chevillard qui dessinait alors les plans à la SMCI se souvient qu’il avait fallu forer 198 puits pour asseoir cet immeuble sur ce terrain instable » (Vivre aux Chaprais 7/12/2019) La construction a donc, semble-t-il été faite sur des zones humides !

Le ruisseau de la Mouillère, d’une longueur de…350 mètres, dispose d’un bassin versant de 40 km² s’étendant sur la forêt de Chailluz et une partie de la commune de Thise. Canalisé et enterré sur la majeure partie du linéaire, le ruisseau est une résurgence karstique qui subit des pollutions ponctuelles dans son contexte urbain. Il passe sous l’avenue Foch pour se déverser dans le Doubs à la hauteur de la Tour de la Pelote.

Objectif : rétablir la forme naturelle du ruisseau

L’étude de restauration poursuit plusieurs buts. Il s’agit de retrouver une dynamique et une hydrobiologie naturelles et de restaurer les zones humides à proximité du ruisseau.

Après un premier diagnostic de l’existant, plusieurs solutions d’aménagement seront proposées. D’ici que l’on nous propose de descendre l’avenue Foche en paddle… !

L’eau est une richesse trop rare pour la gaspiller. La restauration du ruisseau de la Mouillère est une action proactive pour gagner en qualité et respecter les contraintes écologiques. Le coût des études, d’un montant estimé à 100 000€ est pris en charge par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (50%), par le Département du Doubs (30%) et Grand Besançon Métropole (20%). Large unanimité du conseil communautaire pour voter cette étude qui s’intègre dans le contrat de rivière « Vallée du Doubs et territoires associés ».

Yves Quemeneur