« C’est le symbole que quand le terrain s’empare d’un problème, il est plus actif et apporte des solutions concrètes ». Ce sont par ces mots que le maire de Pontarlier, Patrick Genre, félicite les différents acteurs qui ont permis la concrétisation de la nouvelle maison médicale de garde, située en face de l’hôpital. Née d’une volonté de désengorger les urgences, d’améliorer les conditions de travail des médecins généralistes et la prise en charge des patients, la maison médicale de garde, ouverte depuis le 1er juillet 2024, a été officiellement inaugurée ce 20 février.
« C’est l’aboutissement d’un projet concrétisé il y a deux ans, qui s’est très vite accéléré en 2024 », rappelle Laure Jagiello, directrice de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Haut-Doubs Forestier. La maison médicale a réuni dans un seul lieu les quatre anciens secteurs de garde : Pontarlier, Mouthe, Nozeroy-Frasne et Levier-Gilley. « Cela permet une meilleure gestion des flux des soins non programmés », souligne Fabien Noreille, co-président de la CPTS. Depuis son ouverture, 3866 patients ont été accueillis et les urgences ont été désengorgées à hauteur de 20%.
9000 patients sans médecin sur le secteur
Ouverte du lundi au vendredi de 20h à 00h, le samedi de 12h à 00h, le dimanche et jours fériés de 8h à 00h, cette maison médicale de garde « sert à proposer des soins en dehors des cabinets médicaux. Si on ne propose rien, ces patients vont aux urgences », détaille Laure Jagiello. « En tant que médecin, je suis particulièrement heureux. C’est un service à la population remarquable. Cela favorise de meilleurs échanges », se réjouit les urgences de Pontarlier, représentées à l’inauguration.
Actuellement, 38 médecins se relaient dans la structure. Mais derrière cette nouvelle maison médicale se cache une autre réalité, le manque de médecins sur le secteur. « On a 9000 patients sans médecins », rappelle Laure Jagiello. « On a une chute très importante du nombre de médecins. Cette maison médicale apporte une réponse à cela. Elle permet de remplir une permanence de garde chaque soir et week-end. Ce n’était pas le cas jusqu’à aujourd’hui », assure Agnès Hochart, directrice de la délégation départementale du Doubs à l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, organisme qui finance la structure.
Renforcer l’attractivité du territoire
La maison médicale de garde permet « une amélioration de l’attractivité du territoire pour favoriser, nous l’espérons, l’installation de nouveaux médecins. Ce lieu de garde est bien identifié par la population », souligne Fabien Noreille. « On est vraiment sur un territoire très novateur avec des actions visant à améliorer l’offre de santé. Déjà à Pontarlier, on a accueilli le premier cabinet éphémère, qui a été repris et dupliqué partout en France. La maison médicale en est la suite », rappelle Patrick Genre avant de poursuivre « la santé est le premier élément d’attractivité du territoire, c’est ce qui ressort lorsqu’on interroge les Français ».
Quelques difficultés de mobilité ont cependant été soulevées par des médecins. « On hésite à hospitaliser le week-end car les patients n’ont pas de solution de sorties. On a des problèmes de mobilité pour le retour de l’hôpital au domicile les soirs et week-ends qui ne sont pas tolérables ». Une réunion bilan est prévue le 13 mars. Les différents acteurs, ARS, CPTS ou encore le maire de Pontarlier, ont assuré qu’ils reviendraient sur cette question.
