Pour effectuer des recherches précises sur le nombre d’hommes de la commune partis au front, l’auteur s’est plongé dans les délibérations du conseil municipal. Car même loin de leurs familles et de leur vie quotidienne, les soldats pouvaient compter sur un soutien non seulement moral, mais aussi financier : « Chaque année de 1915 à 1918, les élus de Dommartin ont voté une aide de 20 francs pour chacun d’eux, c’est-à-dire une quarantaine d’hommes à chaque fois », explique Michel Renaud. De tous ceux partis dans la fleur de l’âge et qui pour beaucoup étaient cultivateurs, 11 habitants sur les quelques 210 qui peuplaient alors le bourg ne reviendront pas vivants. Les dépouilles de certains ne retrouveront même pas leur terre natale, leurs cadavres restant à jamais ensevelis dans les nécropoles situées près des champs de bataille. « Dans ce conflit, la France a perdu 3,10 % de sa population totale. Dommartin en a perdu 5,24 %. Même constat pour les hommes dont 6,62 % ont été tués au niveau national, mais 10,48 % au niveau local », détaille l’auteur. À l’issue de cette boucherie comme l’ont qualifiée beaucoup d’historiens, les communes, dont Dommartin, ont été invitées par l’État à ériger des monuments rendant hommage aux Morts pour la France. « Faute de moyens, ici, la commune a opté en 1920 pour une plaque apposée à l’église. Le monument ne sera construit qu’en 1925 ». 15 000 francs sont alors alloués au projet qui va permettre de graver dans la pierre pour l’éternité les noms des 11 enfants du pays qui jamais ne l’ont revu.
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