L’Office de tourisme du Pays du Haut-Doubs et le syndicat interprofessionnel du Mont d’Or prévoyaient de déguster les premiers vacherins de la saison au sommet de la montagne face au lever de soleil accompagné d’une vue magnifique.

« P’tit dej », grande tradition

A plus de 1400 mètres d’altitude, la météo de ce samedi 10 septembre a quelques peu gâché ce projet idyllique. Épais brouillard, du vent, une pluie fine et froide pour un ressenti bien en dessous de 8 degrés du thermomètre. Habillés en conditions, la trentaine de participants au « P’tit dej du Mont d’Or » a retrouvé le sourire à la vue des premières boîtes et des délicieux plateaux préparés pour l’occasion. « Nous espérons que ce rendez-vous deviendra une tradition avec le temps. Pourquoi est-ce si important pour nous ? À travers le Mont d’Or, c’est 6000 tonnes de fromage et 9 millions de boîtes vendues à l’année. C’est autant de raisons de parler de notre territoire au niveau national et international. C’est un produit de plus en plus consommé et apprécié », commente Sébastien Populaire, président de l’Office de tourisme du Haut-Doubs. Les quelques privilégiés au sommet du Mont d’Or ont profité du petit déjeuner jusqu’à 9h environ pendant qu’en bas, à Pontarlier, les festivités débutaient.

« À travers le Mont d’Or, c’est 6000 tonnes de fromage et 9 millions de boîtes vendues à l’année. C’est autant de raisons de parler de notre territoire au niveau national et international. »

Sébastien Populaire, président de l’Office de Tourisme

Ruée sur les boîtes chaudes

La Coulée du Mont d’Or marque le début de la commercialisation du vacherin et les amoureux de pâte molle ne se font pas prier pour faire des provisions dès le premier jour. « On entend souvent les amoureux de la raclette parler qu’il n’y a pas de saison pour la raclette. C’est pareil pour le Mont d’Or sauf qu’en été, il n’y en a plus. Du coup en ce moment, même s’il fait encore beau et chaud, ce soir c’est boîte chaude et pommes de terre ! », glisse Damien, venu en famille pour profiter de la journée. Les organisateurs, associés cette année aux Jeunes Agriculteurs pour le marché paysan avaient installés des dizaines d’activités et animations, permettant à Damien et d’autres familles, de satisfaire leurs envies et celles des enfants !

Moins de lait, même qualité

Si le soleil n’était pas au rendez-vous à 7h06 au sommet de la montagne, le public a vécu un agréable week-end chargé d’activités. Le millésime 2022 est aussi marqué par l’impact de la sécheresse et du manque de lait. Une situation qui devrait plutôt toucher le porte-monnaie que les stocks. « C’est une suite logique liée à la sécheresse. Il y a eu moins d’herbe, on a moins de fourrage donc moins de lait. Il faut bien dissocier par contre la quantité de la qualité qui elle ne changera pas. Au niveau des volumes nous aurons un peu moins de fromages, nous ferons les bilans après mais ce ne sera pas une baisse drastique. Nous sommes une AOP avec un cahier des charges très strict. », confie Éric Février, président du syndicat. Pas de quoi inquiéter les professionnels donc, surtout quand la production est déjà quasiment au maximum.

« 6000 tonnes c’est déjà énorme, un plafond qui permet d’être un produit encore familial de qualité, avec un coût de production qui augmente mais qui ne se ressent pas encore trop chez les consommateurs. Les fromageries produisent aussi du Comté et du Morbier et chacune doit répartir correctement son lait. » La filière du Mont d’Or est une AOP depuis 1996 réunissant 400 producteurs de lait et 10 fromageries sur le territoire le Haut-Doubs. La production qui a commencé le 15 août, s’arrêtera le 15 mars tandis que le public pourra en trouver dans les commerces jusqu’en mai.

M.S