Selon les convictions des élus en place à l’époque, on retrouve souvent dans le Haut-Doubs des signes religieux accompagnant une statue de poilu couché, une veuve et un orphelin, thématique chère aux pacifistes tandis que les conservateurs étaient attachés à la représentation du poilu triomphant au combat.
A Trévillers, un an tout juste après l’Armistice de 1918, la commune décide en partenariat avec les paroisses voisines de Thiébouhans et Ferrières-le-Lac, d’ériger son monument pour honorer les 22 hommes qui ne reviendront jamais de la guerre. Au fil des mois, le projet évolue et se heurte notamment aux réserves du préfet quant à l’emblème religieux qu’il est prévu de représenter. Malgré cela, compte tenu du souhait unanime de la population, le monument voit le jour. « Il est l’expression de la pensée pieuse et reconnaissante de la population à nos vaillants poilus qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la grandeur de la Nation » expliquent les documents d’époque.
Aujourd’hui situé face à l’entrée de l’église et à celle de la mairie toute proche, adossé à l’école publique, l’édifice fait à nouveau parler de lui. L’Etat, via la Direction Régionale des Affaires Culturelles, a en effet proposé à la mairie de le reconnaitre comme Monument Historique, en réponse au souhait ministériel d’assurer la conservation des vestiges et témoignages de la Grande Guerre. Un siècle après, loin des réserves d’autrefois sur les symboles présents sur le monument, le préfet de Région a confirmé ce classement.
