Haut-Doubs. Le combat de William Dupuis, sans nouvelles de son fils depuis 5 mois, disparu avec sa mère

Depuis bientôt cinq mois, William Dupuis, habitant de Sombacour, est sans aucune nouvelle de son fils. Alors qu'il était chez sa mère en Suisse, cette dernière se serait volatilisée avec Darell Dupuis depuis la fin du mois de décembre. En médiatisant l'affaire, le père et ses avocats espèrent faire bouger un système judiciaire qui semble dysfonctionner. Pour enfin retrouver son fils.

1529
Darell Dupuis, 12 ans, n'a plus donné signe de vie à son père depuis le 17 mars 2021.

C’est un fait rare pour le souligner : la médiatisation d’une affaire pour espérer un déblocage. C’est en tout cas ce que souhaitent les avocats Alexandra et Denis Leroux pour leur client William Dupuis. Depuis le 17 décembre 2021, le sombacourtois est sans nouvelles de son fils, Darell, « enlevé » par sa mère.

Après leur séparation, William obtient la garde de son enfant à Sombacour en 2013. Sa mère, Marie-Estelle Doua Gerber, Suisso-Ivoirienne, vit à Baar, dans le canton de Zoug. Elle dispose de droits de visite et d’hébergement pour voir son fils, comme cela se fait très souvent pour des couples séparés. Le 17 décembre elle récupère Darell au domicile de son mari, qui n’a plus aucune nouvelle depuis.

Une « bourde judiciaire » qui retarde tout ?

Inquiet, il pense d’abord que sa mère « abuse » un peu de son droit de garde et ramènera l’enfant plus tard. Il signale à la gendarmerie de Frasne le 24 décembre, jour prévu du retour de son enfant, l’absence de ce dernier. « Les gendarmes ont fait tout ce qu’ils pouvaient immédiatement, le procureur a été saisi et j’ai eu le sentiment qu’on se bougeait », raconte William Dupuis. Un sentiment de courte durée. Les jours passent mais rien ne change. Le dossier passe dans les mains d’une juge d’instruction et le père se rapproche du cabinet Leroux.

William a la garde de son enfant, Darell depuis ses 3 ans.

« Depuis c’est le néant ou presque. », confie Maître Denis Leroux, désemparé. La plainte débouche sur un premier mandat d’arrêt « qui ne sert à rien », glisse l’avocat. « On m’a expliqué au départ que c’était un mandat d’arrêt international et la juge d’instruction, le 14 février, m’annonce que ce mandat n’est qu’Européen, que c’est une bourde des institutions. Je tombe des nues. », ajoute William Dupuis.

Selon les autorités suisses, Darell et sa maman ont pris un avion pour Katmandou au Népal. Un autre homme les aurait rejoint plus tard. « On essaye de comprendre, peut-être que ce sont des vacances imprévues. De notre côté nous rassemblons un maximum d’éléments pour aider la juge d’instruction, ça n’avance pas, on rame pour avoir des informations. » poursuit Denis Leroux.

Malgré l’enquête en cours et le ministère des affaires étrangères sur le coup, Marie-Estelle Doua Gerber et le petit Darell Dupuis rejoignent l’Inde sans être interpellés. « Il y a un mandat d’arrêt international, Interpol est saisi avec une notice rouge, le niveau le plus élevé. Toujours aucune nouvelle ! Le temps passe et nous sommes déjà début mars, c’est insensé ».

Un train de retard

Le 26 avril 2022, c’est l’annonce de trop pour William Dupuis et ses avocats. « On apprend que le 11 mars, Mme Doua Gerber aurait pris un vol pour Dubaï avec Darell et que selon les renseignements obtenus, il est très peu probable qu’ils soient encore là-bas. On apprend ça plus d’un mois après les faits ! En près de cinq mois et malgré une enquête, cette personne peut faire Zurich, Katmandou, New Delhi puis Dubaï où elle ne serait pas restée. C’est invraisemblable. C’est cet événement qui nous a poussé à alerter l’opinion publique. On a le sentiment d’avoir toujours un temps de retard. »

Si les traces de voyage laissent penser que Darell est toujours en vie avec sa mère, rien ne le prouve pour l’instant. « La juge d’instruction a reçu des informations comme quoi Darell a été aperçu sur des caméras de surveillance en Inde mais je ne sais rien de plus. Ils suivent son parcours mais personne n’intervient ! » Dévasté, William Dupuis espère recevoir des nouvelles rapidement et retrouver le plus vite possible son fils. « Il y a un problème quelque part, il faut trouver où ».

M.S