Depuis des mois, la colère gronde chez les usagers de la Poste dans les différentes communes du Pays Horloger où l’entreprise est encore implantée. Régulièrement, chaque semaine en ce moment, des messages sont visibles sur les portes des bureaux ou sur les réseaux sociaux pour annoncer ici ou là des fermetures une demi-journée ou une journée. Les mairies qui les relaient en paient d’ailleurs les pots cassés, tenues injustement responsables d’une situation qu’elles subissent pourtant elles aussi. En tout cas, de quoi irriter celles et ceux qui se heurtent à ces portes closes et susciter bien des interrogations. Les internautes vont même jusqu’à conseiller de communiquer sur les jours d’ouverture plutôt que de fermeture devenus trop nombreux.
Il y a quelques années, on parlait difficultés de recrutement, postes à pourvoir mais sans candidats et donc effectifs insuffisants. Aujourd’hui, en recherchant bien sur le site de recrutement de la Poste, aucune offre n’est diffusée pour le secteur frontalier. Ce que confirme le service communication : « Concernant le secteur de Morteau/Maiche, la Branche Grand Public et Numérique du groupe La Poste ne rencontre pas de difficultés actuellement en matière de recrutement ». Alors, comment expliquer la situation ? « Dans le secteur postal de Le Russey, Villers-le-Lac et Maîche, les bureaux de poste sont gérés par un seul agent. En cas d’arrêt maladie, La Poste organise la continuité des services dans ces bureaux ». Autrement dit, en cas d’absence dans un bureau, le personnel d’un autre bureau assure le remplacement et cela entraîne une fermeture de son bureau d’origine ? « Oui tout à fait ». Un jeu de chaises musicales difficilement compréhensible par les usagers et mal vécu par le personnel interrogé qui, sous couvert d’anonymat, confie mal supporter une mobilité imposée et la colère qui s’exprime régulièrement au guichet.