Région. Miss Franche-Comté veut créer la surprise

Élue Miss Franche-Comté à 28 ans Manon Le Maou se présente au concours de Miss France, le 14 décembre. Gendarme, plus âgée que ses concurrentes, la candidate casse les codes du concours et espère samedi au Futuroscope, créer la surprise en succédant à Eve Gilles. Interview.

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(Photo du Comité Miss FC)

Comme vous le demandera bientôt Jean-Pierre Foucault, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 28 ans, j’ai grandi à Baume-les-Dames et j’habite aujourd’hui à Villers Saint-Martin. Concernant ma formation, après un bac littéraire, je me suis orientée vers la littérature anglaise. C’est finalement vers une carrière militaire que je me suis tournée pour devenir gendarme, comme mon papa.

On est loin de l’univers des miss et du rêve de petite fille…

Pourtant dès l’enfance j’ai suivi les élections de Miss France à la télé et au fil des années, comme j’étais assez grande, beaucoup me conseillaient d’essayer de me présenter localement. Mais j’ai d’abord préféré privilégier ma carrière. Je me suis finalement senti prête alors que j’avais 25 ans, donc trop tard d’après les critères en vigueur à ce moment là, ce qui a été un vrai regret. Le destin me donne finalement un coup de pouce, le critère de l’âge a été abandonné par le Comité Miss France et je peux aujourd’hui représenter la Franche-Comté.

Comment a réagi votre hiérarchie à la gendarmerie ?

La question ne s’est finalement pas posée puisqu’étant élue j’ai décidé de demander une disponibilité pour me consacrer à 100% au cours de cette année. J’étais avant cela affectée en Corse donc à l’issue de cette parenthèse, quelle que soit sa durée, je ne suis pas sûre de retrouver un poste là-bas. Ça pourra être dans toute la France, pourquoi pas l’occasion de revenir dans le département.

Quel est votre quotidien depuis que vous portez l’écharpe régionale ?

Je participe à beaucoup d’événements et je rencontre beaucoup de monde. C’est un véritable rôle de représentation qui implique aussi une préparation pour être capable de prendre la parole en public par exemple. Il y a aussi le sport, l’apprentissage du défilé, le maquillage, la danse, la sophrologie…le tout encadré par le comité régional. Sans oublier le temps consacré aux médias. Puis il y a eu le départ en Côte-D’ivoire avec le comité national cette fois et les miss de toutes les autres régions pour préparer le grand show du 14 décembre, soirée de l’élection au cours de laquelle je retrouverai ma famille et où je compte sur le vote des francs-comtois !

Vous estimez avoir des chances de l’emporter ?

Si les miss sont présentes ce soir-là, c’est qu’elles ont toutes des atouts. La beauté est un critère subjectif qui certes compte beaucoup. Je pense avoir le bénéfice possible de l’âge, 28 ans, ce qui ferait de moi la Miss France la plus âgée jamais élue. Ce serait un beau clin d’œil pour moi qui ait souvent été la plus jeune, en brigade notamment où je suis entrée à 19 ans. Mon expérience de vie pourrait aussi plaider en ma faveur tout comme mon métier dont je suis fière. Finalement, ce serait une autre façon de représenter mon pays en passant de l’uniforme à la couronne. Il y aurait toujours la notion de représentativité et d’exemplarité.

Si vous êtes élue justement, Jean-Pierre Foucault vous posera aussi cette question : quelles causes aimeriez-vous défendre ?

Même si ça peut sembler être un cliché, je m’attacherais en effet à mettre en avant le bien-être animal. Il y a aussi les violences intrafamiliales auxquelles j’ai souvent été confrontées dans mon métier de gendarme et qui sont un véritable fléau. En tout cas si je suis élue, je suis prête à m’investir à fond dans cette mission, tout comme je le ferai de toute façon dans la cas contraire au niveau de la Franche-Comté. Je profiterai de cette année avant un éventuel retour dans la Gendarmerie Nationale.

Le comité régional planche déjà sur 2025

Alors que la Franche-Comté espère ramener le diadème national à la maison pour la première fois depuis 98 ans (1927 avec Roberte Cusey !), localement l’équipe du comité régional travaille déjà sur les élections 2025. Un premier rendez-vous est prévu au Grand Kursaal de Besançon, le 16 février pour nommer les représentantes départementales. « Les appels à candidature sont lancés. On reçoit toujours plus de demandes une fois que l’émission est passée, elle suscite un réel engouement toujours d’actualité en 2024. »,commente Anne-Laure Vouillot, présidente du comité régional depuis 14 ans. Une douzaine de femmes seront décorées à l’occasion et surtout retenues ensuite pour l’élection régionale, prévue autour du mois de septembre 2025. « Nous avons des candidatures de plus en plus diverses et enrichissantes pour nous. Le profil en est la preuve. Ce concours a toujours une côte très importante, pour beaucoup de candidate, il permet de s’accomplir, s’affirmer. », assure la présidente. Entre ces deux élections, le laps de temps permet aussi aux candidates de mesurer l’engagement nécessaire pour une telle aventure. « C’est un parcours qui peut se transformer en rêve mais demande aussi une préparation et de l’investissement. Nous avons la chance d’avoir des partenaires fidèles et les candidates sont toutes conscientes de l’enjeu. D’ailleurs leurs actions et activités sur les réseaux sociaux sont principalement nées de leur choix, nous n’imposons rien. »

Portrait de Manon Le Maou

28 ans, 1,74m.

Élue Miss Franche-Comté le 21 septembre 2024

Originaire de Villers-Saint-Martin, dans le Doubs.

Gendarme, passionnée des animaux, bénévole régulière à la SPA.