Quand un humaniste contemporain rencontre deux humanistes du XIXe siècle
Léonard Gianadda est un ingénieur suisse de 88 ans. Il a créé la Fondation Pierre-Gianadda en 1976, en mémoire de son frère mort accidentellement. Journaliste, ingénieur, promoteur immobilier, ce passionné génial est aussi un amoureux de la France, « ce pays où l’on peut disserter pendant des heures sur la qualité comparée des sandwiches », un amoureux aussi de la Franche-Comté, sa région voisine d’où vient 80% des 11 millions de visiteurs reçus à la Fondation de Martigny.
L’homme est humble et pourtant croule sous les récompenses et les décorations. Membre de l’Institut et de l’Académie des Beaux-Arts, il est aussi Commandeur de la Légion d’Honneur et Grand Officier de l’Ordre National du Mérite.
Une rencontre d’admiration mutuelle entre Rodin et Hugo
Le mécène suisse a été longtemps administrateur du musée Rodin. Il a eu cette idée grandiose d’associer les deux artistes et de leur donner des lieux à la hauteur de leur génie. La découverte fortuite dans les réserves du musée Rodin en 2019 de plusieurs moules du sculpteur, a permis aux conservateurs du musée Rodin de reconstituer une œuvre majeure « Victor Hugo debout », jamais éditée en bronze. Après l’acquisition des moules, Léonard Gianadda a commandé 3 bronzes destinés, pour le premier au musée Rodin de Paris, à la Fondation Gianadda de Martigny et le troisième offert à la Ville de Besançon, ville natale de Victor Hugo. « Lors de ma première rencontre avec Anne Vignot en 2021, elle fut étonnée puis dubitative de mon offre et finalement enthousiasmée » (on le serait à moins !). Léonard Gianadda a mis une seule condition impérative : que l’œuvre soit exposée dans un site emblématique de la Ville. Très rapidement le choix s’est porté sur les futurs jardins de Saint Jacques en proximité de la Grande Bibliothèque.
« Victor Hugo debout » démontre la force et l’engagement du poète. Le bronze coulé par la fonderie Coubertin utilise une patine sombre montrant toute la vigueur du poète et sa force créatrice. Rodin présente un poète déterminé, concentré sur sa démarche. Représenté nu, Rodin dira « on ne revêt pas un dieu d’une redingote ».
Avant d’être définitivement posée dans les jardins de Saint Jacques, l’œuvre est exposée dans la salle de donateurs du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Un éclat culturel, patrimonial et artistique de plus pour la Ville de Besançon. A admirer sans réserve et sans modération.
