Doubs. Football : des caméras pour filmer les performances et lutter contre la violence ?

Le district de football des Alpes vient de lancer un appel à ses clubs pour recenser tous ceux potentiellement intéressés par des caméras pour filmer leurs matchs. Avec un double objectif : analyser les performances sportives et lutter contre les faits de violences sur le terrain et à ses abords. Une mesure qui divise en Bourgogne Franche-Comté.

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Depuis trois ans, la Ligue BFC est partenaire de Veo, société spécialisée dans la captation des rencontres sportives grâce à ses caméras conçues pour filmer tout le terrain et ses abords en une seule prise. Installée sur un trépied géant, la caméra guidée par l’intelligence artificielle suit le ballon tout au long de la rencontre et permet même, moyennant quelques options, de diffuser le match en live sur internet. Tous les clubs affiliés à la Ligue BFC bénéficient d’une réduction tarifaire dans le cadre de ce partenariat. Toutefois, si l’organisation présente cet atout uniquement sur le plan sportif, elle s’appuie également sur cet outil vidéo pour certaines décisions administratives. « Les images issues des vidéos de matchs peuvent être exploitées par la Commission de discipline de la Ligue en cas d’incident lors d’une rencontre officielle. L’origine de la vidéo (VEO ou autre prestataire) n’a pas d’importance, et VEO ne met pas en avant cet argument (utilisation en cas d’incident) dans sa démarche commerciale.
», concède un membre de la Ligue BFC.

Contre la violence, le District du Doubs préfère la prévention

Dans le Doubs, le président du District Daniel Rolet n’envisage pas la démarche portée par son voisin des Alpes. « On a déjà certains clubs qui sont équipés. Il y a plusieurs aspects, si on commence à filmer en estimant qu’il va y avoir des problèmes, ça risque de stigmatiser des gens et des clubs. Je ne suis pas dans cette optique-là, je mise davantage sur la prévention avec des actions à mener sur le long terme et partout. » Si le président rappelle que le nombre d’incidents est plutôt faible au regard du nombre de rencontres chaque week-end sur le département, Daniel Rolet admet qu’il reste du travail à effectuer. « Caméra ou pas, quand un joueur sort de ses gonds, ça n’empêche rien. Pour lutter contre les mauvais comportements se sont d’abord aux clubs de prendre leurs responsabilités. Quand un joueur violent quitte un club et recommence dans un autre juste après, ce sont des comportements qui n’ont rien à faire sur un terrain ». L’évolution des mauvais comportements serait aussi plus importante derrière la main courante, ces dernières années. « Même dans les petites catégories. Il y a encore 5 ou 6 ans, partout dans le Département, ça n’existait pas. » Un dernier problème pour lequel de potentielles caméras pour filmer des matchs se heurteraient au droit à l’image des spectateurs, d’après Daniel Rolet. Une opération de sensibilisation est d’ailleurs prévue par le District du Doubs prochainement.

M.S