Lancée il y a deux ans par le collectif Greffes+, l’initiative « Villes ambassadrices du don d’organes » répond à un constat préoccupant : « en France, 1 000 personnes meurent chaque année par manque d’organes », déclare Francis Pick, référent national des villes ambassadrices du don d’organes. Un constat partagé par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, qui alertait en janvier : « le nombre de patients en attente d’un greffon augmente chaque année de 8 % ». La loi française repose sur le principe du consentement présumé : nous sommes tous donneurs, sauf si nous nous y opposons de notre vivant et si un proche le signale lors du décès. Il est également possible de s’inscrire au registre national des refus de dons d’organes. En 2024, 36 % des Français refusaient le don d’organes. Un chiffre en recul en Bourgogne-Franche-Comté, où le taux d’opposition tombe à 30,4 % : « on veut une France ambassadrice du don d’organes », souligne Francis Pick. Aujourd’hui, plus de 850 villes et villages sont engagés. L’initiative s’étend désormais aux aéroports, aux agences régionales de santé et aux hôpitaux.
Premier hôpital ambassadeur de France
Le CHU de Besançon est un hôpital où l’on pratique la transplantation, les équipes sont confrontées au quotidien aux problématiques liées au manque de greffons : « en 2024, 30 donneurs sont décédés et ont donné 103 organes au CHU de Besançon », précise Élise Mougin, infirmière coordinatrice de prélèvement d’organes au CHU Jean-Minjoz. En présence du directeur du CHU Thierry Gamond-Rius ainsi que de la maire bisontine Anne Vignot, deux panneaux ont été inaugurés ce mercredi 4 juin. L’un a été installé dans le hall avec la mention « Hôpital ambassadeur », l’autre à l’extérieur sur le parvis, avec le panneau « Ville ambassadrice ». Le CHU bisontin devient le tout premier hôpital ambassadeur du don d’organe en France : « C’est une fierté, cela formalise les engagements de l’établissement », explique le directeur de l’hôpital. Cela fait de nombreuses années que l’hôpital et la ville de Besançon communiquent à ce sujet, notamment lors de la journée nationale qui se tiendra le 22 juin. En 2025, ils poursuivront leur initiative « Des petits pains pour une grande cause », une campagne de sensibilisation dans les boulangeries du Doubs. L’objectif est de maintenir une communication tout au long de l’année grâce à des actions dans l’espace public, les cinémas ou encore sur les réseaux sociaux.
